Question de M. BIARNÈS Pierre (Français établis hors de France - SOC) publiée le 31/10/1996

M. Pierre Biarnès attire l'attention de Mme le secrétaire d'Etat chargée de la francophonie sur l'anormalité que constitue la tenue à l'écart persistante d'Israël des institutions francophones. Alors que ces dernières années ont été admis dans celles-ci des pays dont quelques milliers de ressortissants seulement parlent couramment la langue française, tels que la Bulgarie et la Moldavie, l'ostracisme dont continue à être frappé Israël, dont plus d'un million de citoyens pratiquent régulièrement le français, est de plus en plus incompréhensible. A un moment où le Président de la République assure vouloir faciliter le processus de paix au Proche-Orient, la France (qui par ailleurs ne doit pas oublier que la plupart de ces Israéliens francophones ont servi sous ses drapeaux pendant la Seconde Guerre mondiale ou sont les enfants de ceux-là) serait bien inspirée d'user enfin de son influence pour faire admettre Israël dans ces instances privilégiées de concertation internationale, dont elle est le principal maître d'oeuvre et dont font déjà partie plusieurs pays arabo-musulmans, en particulier le Liban, avec lequel Paris entretient des relations confiantes et étroites, qui devraient lui permettre de se faire entendre à Beyrouth en cette affaire.

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Réponse du ministère : Francophonie publiée le 30/01/1997

Réponse. - Comme le sait l'honorable parlementaire, l'adhésion à la conférence des chefs d'Etat et de gouvernement des pays ayant le français en partage ne peut être prononcée par celle-ci qu'au terme d'une procédure engagée à l'initiative du pays intéressé, et doit l'être à l'unanimité des participants. La réponse à donner à une candidature officielle n'incombe donc pas seulement à la France. Israël avait effectivement présenté sa candidature, en 1993, avant le sommet de Maurice. A ce moment-là, elle avait été déclarée non recevable, car trop tardive. A quelque temps du sommet de Cotonou (décembre 1995), le Liban a fait savoir qu'il s'opposerait à l'entrée d'Israël dans les circonstances actuelles. Pour sa part, consciente des titres que peut faire valoir Israël à participer à la francophonie et s'étant exprimée en faveur de cette participation, la France continue d'appeler de ses voeux la réalisation des conditions permettant d'envisager favorablement une candidature israélienne, et use de son influence dans ce sens. Dans cette perspective, Israël pourrait se signaler d'une manière plus concrète à l'attention de la communauté francophone par l'usage du français dans les organisations internationales dont il fait partie, ainsi que par le canal d'associations israéliennes qui mèneraient certaines actions avec les opérateurs reconnus par les sommets, notamment l'Agence de la francophonie (ACCT), l'Association des universités partiellement ou entièrement de langue française (AUPELF-UREF) ou l'Association internationale des maires et responsables des capitales et métropoles partiellement ou entièrement francophones (AIMF).

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