Question de M. GAILLARD Yann (Aube - RPR) publiée le 10/10/1996

M. Yann Gaillard attire l'attention de M. le ministre du travail et des affaires sociales sur les difficultés que représente la recherche d'un premier emploi pour les jeunes diplômés. Le maître mot des recruteurs est l'expérience. Mais comment, au sortir de l'université, justifier de deux ou trois années passées en entreprise comme l'exigent les employeurs ? On pourrait penser que les stages effectués tout au long de l'enseignement supérieur ou, tout au moins, le stage de fin d'études permettent de pallier en partie ce manque d'expérience professionnelle. Or ceux-ci ne sont que très peu reconnus et par conséquent ne facilitent pas systématiquement l'accès à l'emploi, ce qui est regrettable. Les organismes comme l'Agence nationale pour l'emploi (ANPE) ou l'APEC (association pour l'emploi des cadres) qui font l'interface entre les entreprises et les demandeurs d'emploi et qui sont confrontés aux exigences de plus en plus pointues des entreprises, notamment en matière d'expérience, observent scrupuleusement ces demandes et ont tendance à ne transmettre que les curriculum vitae en tout point identiques aux voeux des employeurs. L'absence d'expérience à proprement parler est alors un barrage insurmontable qui ne permet même pas aux jeunes de postuler et d'acquérir, peut-être, cette expérience tant recherchée. Conscient que c'est aux employeurs qu'il appartient de donner leur chance aux jeunes, il lui demande ce qu'il entend faire pour sensibiliser les entreprises sur la nécessité d'embaucher de jeunes diplômés et pour revaloriser les stages aux yeux des recruteurs.

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Réponse du ministère : Travail publiée le 27/03/1997

Réponse. - L'attention du ministre du travail et des affaires sociales est appelée sur l'insertion professionnelle des jeunes diplômés. Il apparaît en effet que si 65 % des jeunes demandeurs d'emploi n'ont pas atteint le niveau du baccalauréat, l'augmentation du chômage chez les jeunes diplômés, auxquels il est souvent fait reproche de ne pas avoir d'expérience professionnelle, est préoccupante. C'est pourquoi, lors de la récente conférence nationale pour l'emploi des jeunes qui s'est tenue le 10 février 1997, le Gouvernement a décidé de plusieurs actions afin de prévenir et corriger ces difficultés d'intégration professionnelle : une première expérience professionnelle volontaire sera intégrée dans le cursus universitaire. Elle concernera dans un premier temps les deuxièmes cycles universitaires de l'enseignement général, et sera mise en oeuvre à titre expérimental dès la rentrée universitaire 1997. Cette expérience s'inscrira dans le cadre d'un semestre universitaire et fera l'objet d'une convention tripartite entre l'étudiant, l'entreprise et l'université ; la validation du stage sera effectuée conjointement par l'université et l'entreprise ; l'acquisition de compétences internationales, dans le cadre d'une première expérience professionnelle dans une entreprise française situé à l'étranger, sera facilitée pour 10 000 jeunes jusqu'à trente ans. Cette expérience pourra se dérouler soit dans le cadre d'un contrat d'adaptation spécifique qui doit être négocié entre les partenaires sociaux, soit dans la cadre du volontariat du service national, inspiré de l'actuel CSNE ; des fonds départementaux d'aide à l'emploi des jeunes, pour un montant total d'un milliard de francs, permettront le financement d'initiatives partenariales en faveur de l'emploi des jeunes. Ils s'intègrent dans le cadre des programmes régionaux pour l'emploi des jeunes (PREJ), qui mobilisent déjà fortement les acteurs locaux en faveur des premières expériences professionnelles pour les jeunes diplômés ou non ; enfin, des objectifs seront fixés aux entreprises, d'une part, pour les plus grandes d'entre elles, en matière d'effectifs sous contrats en alternance, d'autre part, pour obtenir de celles qui recouvrent aux aides de l'Etat qu'en contrepartie une certaine proportion d'embauches de jeunes soit assurée.

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