Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 26/09/1996

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le ministre de la culture sur les journées nationales du patrimoine qui se sont déroulées les 14 et 15 septembre 1996. Il lui demande quel est le bilan de cette journée, notamment dans le Rhône, et quelles conclusions il en tire pour la réussite de ces journées les prochaines années dans les départements de la région Rhône-Alpes.

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Réponse du ministère : Culture publiée le 21/11/1996

Réponse. - Les journées du patrimoine ont connu pour leur treizième édition un succès considérable. Cette année, les résultats ont enregistré une hausse de la fréquentation de 15 %, portant le nombre de visiteurs à 8 millions. Contrairement à l'année précédente, cette augmentation a fortement bénéficié aux monuments parisiens. 11 291 sites et monuments étaient proposés à la visite, soit 10 % de plus que l'an dernier. Patrimoine et littérature et Patrimoine et lumière sont les deux thèmes qui ont été déclinés lors de ces journées. 220 visites organisées ont offert au public l'occasion de marcher sur les traces d'auteurs classiques ou contemporains et de découvrir leur demeure comme les sites qui les ont inspirés. 695 sites et monuments ont par ailleurs, dans la nuit du 14 au 15 septembre, révélés leur architecture à la faveur d'illuminations nocturnes. Le département du Rhône, comme les autres départements de la région Rhône-Alpes, a également connu un immense succès. Les résultats enregistrés à Lyon ou dans d'autres communes donnent la mesure de ce succès : ainsi vingt édifices ont à eux seuls accueilli près de 50 000 visiteurs, la palme revenant à l'hôtel de ville de Lyon, dont l'ouverture exceptionnelle a attiré 21 000 visiteurs. Comme les années précédentes, les bâtiments publics ordinairement non accessibles - et, singulièrement, les lieux de pouvoir - ont connu de fortes affluences : outre l'hôtel de ville déjà mentionné, il faut citer, à Lyon, la préfecture du Rhône et l'hôtel du département (2 500 visiteurs), l'hôtel-Dieu (1 300), la bibliothèque municipale (1 500), sans oublier le Grenier d'abondance, siège de la direction régionale des affaires culturelles de Rhône-Alpes, qui a frôlé les 3 000 entrées. Ces résultats sont d'autant plus remarquables que, dans la capitale des Gaules, les journées du patrimoine se trouvaient fortement concurrencées par le défilé organisé dans le cadre de la biennale de la danse le dimanche 15 septembre. Indépendamment de ces bâtiments publics exceptionnellement ouverts, d'autres édifices ont également enregistré une fréquentation remarquable, qu'il s'agisse du musée des beaux-arts (plus de 5 000 visiteurs), du jardin Rosa Mir (1 250), voire du musée de l'automobile à Rochetaillée-sur-Saône (1 315). Mais les chiffres les plus intéressants concernent sans doute les lieux associés aux diverses thématiques nationales ou interrégionales mises en place à l'occasion de ces journées du patrimoine : le thème Patrimoine et littérature a donné lieu à de nombreuses animations, tant à Lyon (musée Gadagne, Grenier d'abondance, bibliothèque municipale, église Saint-Irénée) que dans d'autres communes du département, comme à Alix - autour de madame de Genlis - ou à Theizé, dans le château de Rochebonne que, sur la route de Grignan, la marquise de Sévigné aimait à fréquenter ; partout le public s'est pressé nombreux et a accueilli avec un grand intérêt les visites, lectures, expositions proposées ; le thème Patrimoine et lumière a été particulièrement illustré à Lyon où, grâce au Plan lumière à la notoriété désormais internationale, de nombreux monuments, ponts ou ensembles bâtis font l'objet, de façon quotidienne, d'illuminations soignées : l'événement de ces journées fut sans conteste dans ce domaine la mise en lumière exceptionnelle effectuée pour la circonstance sur le futur bâtiment du conseil d'architecture, d'urbanisme et d'environnement (CAUE), actuellement en chantier, par Laurent Fachard, spécialiste de ce genre d'interventions ; en dehors de ces deux thèmes nationaux, la DRAC Rhône-Alpes avait pris l'initiative d'une opération transfrontalière et interrégionale destinée au jeune public (8-12 ans) de quatre régions françaises (Auvergne, Bourgogne, Franche-Comté et bien sûr Rhône-Alpes) et six cantons suisses (Genève, Vaud, Valais, Neuchâtel, Berne et Fribourg). Intitulée Sur les pays des Gallo-Romains, cette opération proposait la visite de nombreux musées ou sites archéologiques liés à l'antiquité gallo-romaine ainsi que de nombreuses animations spécifiquement organisées à l'intention des enfants. Les lieux rhodaniens associés à cette opération ont enregistré une affluence exceptionnelle et les animations ont été réellement plébiscitées : en témoignent les chiffres constatés à Lyon, sur le site de Fourvière (2 599 visiteurs), à la commanderie des Antonins (1 800) ou au musée de la civilisation gallo-romaine (698 entrées payantes) comme le succès des visites et jeux mis en place sur le site de Saint-Romain-en-Gal. Il convient par ailleurs de souligner la mobilisation de plus en plus intense que suscite désormais cette opération, tant dans les services de l'Etat et des collectivités locales qu'auprès des propriétaires privés, des professionnels du patrimoine, des associations, voire des organismes à vocation touristique ou d'autres partenaires. Enfin, il faut noter la " couverture " tout à fait exceptionnelle que la presse régionale et locale, tous médias confondus, assure à ces journées, contribuant ainsi à accroître la sensibilisation de plus en plus large et à mieux informer les amateurs de patrimoine des multiples possibilités qui leur sont offertes à l'occasion de ces deux jours. Dans ce contexte, les conclusions à tirer de l'édition 1996 des journées du patrimoine, dans le département du Rhône comme dans l'ensemble de la région Rhône-Alpes, sont les suivantes : le succès de cette opération repose avant tout sur la capacité des différents partenaires à proposer au public une offre de qualité, avec un contenu fort et des modalités adaptées ; à cet égard, le choix de thématiques régionales - et a fortiori nationales -, en ce qu'il permet de renouveler l'intérêt du public et des médias en donnant à voir des types de patrimoines nouveaux ou en proposant une approche inédite des monuments du passé, constitue sans aucun doute un atout ; l'intérêt des visiteurs va avant tout aux ouvertures exceptionnelles ainsi qu'aux animations spécialement mises en place pour la circonstance : tous les types de patrimoine, du plus prestigieux au plus humble, trouvent ainsi leur public, ce qui explique que le succès se constate aussi bien dans les grandes villes fortement dotées en monuments remarquables que dans de petites communes ; la réussite, chaque année confirmée, voire amplifiée, depuis douze ans, des journées du patrimoine souligne l'attachement de nos contemporains pour le patrimoine de proximité, leur curiosité à l'égard de l'histoire locale, leur envie de mieux connaître les techniques et les savoir-faire mis au service de la connaissance et de la conservation des monuments anciens ; compte tenu de l'ampleur qu'a désormais acquise cet événement, et notamment de sa capacité à mobiliser, au-delà des défenseurs ou amateurs traditionnels du patrimoine, un public bien plus large, il paraît hautement souhaitable de s'appuyer sur une telle opération pour mettre en place une dynamique culturelle permettant, tout au long de l'année, de mieux faire connaître l'héritage du passé ainsi que les moyens mis en oeuvre pour l'étudier, le sauvegarder et le mettre en valeur. ; Rhône-Alpes avait pris l'initiative d'une opération transfrontalière et interrégionale destinée au jeune public (8-12 ans) de quatre régions françaises (Auvergne, Bourgogne, Franche-Comté et bien sûr Rhône-Alpes) et six cantons suisses (Genève, Vaud, Valais, Neuchâtel, Berne et Fribourg). Intitulée Sur les pays des Gallo-Romains, cette opération proposait la visite de nombreux musées ou sites archéologiques liés à l'antiquité gallo-romaine ainsi que de nombreuses animations spécifiquement organisées à l'intention des enfants. Les lieux rhodaniens associés à cette opération ont enregistré une affluence exceptionnelle et les animations ont été réellement plébiscitées : en témoignent les chiffres constatés à Lyon, sur le site de Fourvière (2 599 visiteurs), à la commanderie des Antonins (1 800) ou au musée de la civilisation gallo-romaine (698 entrées payantes) comme le succès des visites et jeux mis en place sur le site de Saint-Romain-en-Gal. Il convient par ailleurs de souligner la mobilisation de plus en plus intense que suscite désormais cette opération, tant dans les services de l'Etat et des collectivités locales qu'auprès des propriétaires privés, des professionnels du patrimoine, des associations, voire des organismes à vocation touristique ou d'autres partenaires. Enfin, il faut noter la " couverture " tout à fait exceptionnelle que la presse régionale et locale, tous médias confondus, assure à ces journées, contribuant ainsi à accroître la sensibilisation de plus en plus large et à mieux informer les amateurs de patrimoine des multiples possibilités qui leur sont offertes à l'occasion de ces deux jours. Dans ce contexte, les conclusions à tirer de l'édition 1996 des journées du patrimoine, dans le département du Rhône comme dans l'ensemble de la région Rhône-Alpes, sont les suivantes : le succès de cette opération repose avant tout sur la capacité des différents partenaires à proposer au public une offre de qualité, avec un contenu fort et des modalités adaptées ; à cet égard, le choix de thématiques régionales - et a fortiori nationales -, en ce qu'il permet de renouveler l'intérêt du public et des médias en donnant à voir des types de patrimoines nouveaux ou en proposant une approche inédite des monuments du passé, constitue sans aucun doute un atout ; l'intérêt des visiteurs va avant tout aux ouvertures exceptionnelles ainsi qu'aux animations spécialement mises en place pour la circonstance : tous les types de patrimoine, du plus prestigieux au plus humble, trouvent ainsi leur public, ce qui explique que le succès se constate aussi bien dans les grandes villes fortement dotées en monuments remarquables que dans de petites communes ; la réussite, chaque année confirmée, voire amplifiée, depuis douze ans, des journées du patrimoine souligne l'attachement de nos contemporains pour le patrimoine de proximité, leur curiosité à l'égard de l'histoire locale, leur envie de mieux connaître les techniques et les savoir-faire mis au service de la connaissance et de la conservation des monuments anciens ; compte tenu de l'ampleur qu'a désormais acquise cet événement, et notamment de sa capacité à mobiliser, au-delà des défenseurs ou amateurs traditionnels du patrimoine, un public bien plus large, il paraît hautement souhaitable de s'appuyer sur une telle opération pour mettre en place une dynamique culturelle permettant, tout au long de l'année, de mieux faire connaître l'héritage du passé ainsi que les moyens mis en oeuvre pour l'étudier, le sauvegarder et le mettre en valeur.

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