Question de M. ABOUT Nicolas (Yvelines - RI) publiée le 26/09/1996

M. Nicolas About attire l'attention de Mme le secrétaire d'Etat chargée de la francophonie sur l'adhésion de l'Arménie à l'Espace francophone, qui n'a toujours pas été validée pour " preuves linguistiques insuffisantes ". Cette attente aux portes de la francophonie semble d'autant moins justifiée que les liens entre notre pays et l'Arménie ne sont plus à démontrer (le dernier roi arménien, Léon VI, repose à Saint-Denis). Quant à l'usage du français, s'il fut le second idiome de l'éphémère République arménienne (1918-1920), il y est tout aussi répandu qu'en Bulgarie ou en Moldavie, pays récemment admis dans le cercle francophone. La révolution technologique qui s'opère depuis quelques années, notamment dans le domaine de l'information, comporte le risque d'une uniformisation des modes de pensée et des modèles culturels. Il convient donc de préserver la vigueur et le rayonnement de la francophonie qui offre un autre modèle culturel et linguistique. Il lui demande ce que le Gouvernement entend faire pour promouvoir l'usage du français à l'étranger, notamment par le biais des nouvelles autoroutes de l'information. Il lui demande également s'il a l'intention de favoriser la candidature de l'Arménie et faire ainsi de ce pays le cinquantième membre de l'Espace francophone.

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Réponse du ministère : Francophonie publiée le 24/10/1996

Réponse. - Les candidatures à la communauté des Etats francophones sont appréciées par les Etats et Gouvernements francophones en fonction de critères précis qui montrent l'usage de la langue française dans le pays candidat : existence d'associations francophones, usage du français dans les organisations internationales, présence d'écoles bilingues, publication de journaux et revues en français et, bien entendu, nombre des locuteurs de notre langue. Le gouvernement arménien a produit, à l'appui de sa candidature, un dossier qui, sur la plupart de ces points, a paru insuffisamment convaincant à la plupart de nos partenaires. Il est possible que ce dossier ne reflète que partiellement la réalité. Le Gouvernement, qui est conscient des liens historiques franco-arméniens, est disposé à aider les autorités arméniennes à préciser les éléments de francophonie qui seraient de nature à emporter la conviction de l'ensemble de nos parlementaires francophones au profit de la candidature de l'Arménie. Il convient en effet de rappeler que l'usage des institutions francophones est celui du consensus. S'agissant des autoroutes de l'information, elles ont été reconnues par le sommet de Cotonou comme une des priorités essentielles de la coopération francophone. Il est en effet très important que ces nouveaux moyens de communication ne véhiculent pas la seule langue du pays qui, le premier, les a mis au point. C'est pourquoi une conférence réunira, en mai prochain, à Montréal les ministres francophones responsables des " inforoutes " afin de définir une stratégie commune. Parallèlement, à titre national ou dans le cadre de la coopération conduite par les opérations de la francophonie (ACCT, AUPELF-UREF, TV5), le gouvernement français s'emploie à susciter la création de contenus en français susceptibles d'être mis à la disposition des utilisateurs de ces nouveaux moyens de communication.

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