Question de M. VIDAL Marcel (Hérault - SOC) publiée le 22/08/1996

M. Marcel Vidal attire l'attention de M. le ministre de la culture sur la crise qui frappe les facteurs d'orgues. La baisse des crédits alloués à la construction d'instruments, le désengagement de l'Etat en matière de restauration et de conservation des orgues, le dysfonctionnement des procédures d'attribution des marchés, le coût de la formation à la charge entière de la profession sont autant de causes qui génèrent une grave crise dans la profession des facteurs d'orgues. Aussi, lui demande-t-il de prendre les mesures qui s'imposent pour enrayer cette crise et assurer l'avenir de ce métier.

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Réponse du ministère : Culture publiée le 12/09/1996

Réponse. - La profession de facteur d'orgues mérite d'être soutenue dans le respect de ses compétences artisanales particulières, dans la préservation de son savoir-faire qui s'est manifesté notamment à l'occasion : de la reconstruction de l'orgue de la chapelle royale de Versailles ; des restaurations des orgues historiques de la basilique de Saint-Maximin-en-Provence, de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, de la cathédrale Notre-Dame de Paris, des églises Sainte-Croix de Bordeaux, Saint-Sulpice de Paris, etc. ; de la construction d'orgues neufs tels que ceux de la cathédrale de Fréjus, du musée de la Cité de la musique, de l'abbatiale de Lessay, des églises de Cognac, Vichy, etc. Ces travaux et d'autres semblables sont à l'honneur des facteurs d'orgues français. Il faut constater avec satisfaction que, dans la restauration des orgues, des efforts considérables ont été faits, au cours des vingt dernières années, pour respecter autant que possible l'esthétique originale propre à chaque instrument, en fonction des progrès de la musicologie. La réputation des orgues français qui, dans chaque région, ont un caractère typique, s'étend bien au-delà de nos frontières et suscite la curiosité et la plus grande admiration des interprètes internationaux. Dans le cadre de la Communauté européenne, les marchés publics pour la restauration des orgues ou la construction d'orgues neufs sont ouverts. Cette situation est une chance à saisir, car elle peut entraîner pour nos entreprises des commandes venant d'autres pays. En ce sens, il est important que les facteurs d'orgues se fassent mieux connaître. Loin de se désengager de la restauration et de la construction d'orgues neufs, le ministère de la culture, conscient des difficultés que traverse la profession de facteur d'orgues, a doublé, en 1996, la dotation consacrée à la construction d'orgues neufs. L'Etat participe, depuis sa création, au côté de la chambre des métiers d'Alsace, au fonctionnement du Centre national de la formation artisanale de facteur d'orgues. Son effort y est constant. Les orgues neufs ne bénéficient pas du taux réduit de TVA, qui n'est appliqué que de façon exceptionnelle et limitative aux oeuvres d'art. Pour affiner les différentes mesures susceptibles de soutenir la profession, le ministère de la culture a confié une étude prospective au cabinet-conseil Plein-Sens. Enfin, le ministre chargé de la culture a décidé de recevoir très prochainement les représentants du groupement professionnel des facteurs d'orgues, afin de rechercher avec eux les moyens d'aider à l'exercice de cette profession.

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