Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 18/07/1996

M. Emmanuel Hamel signale à l'attention de M. le ministre du travail et des affaires sociales le recueil du Secours catholique intitulé " Les pauvres ont leur mot à dire " et regroupant des " paroles de personnes en difficulté recueillies dans les permanences du Secours catholique en janvier et février 1996 ". Une personne en difficulté explique " la première fois j'avais honte d'aller voir une assistance sociale ". Il lui demande quelle est sa réaction face à cette difficulté et quelle est son action pour stimuler l'envie pour des personnes en difficulté de rencontrer des assistantes sociales. Quelle est sa prévision de l'accroissement nécessaire de leur effectif jusqu'à l'an 2000.

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Réponse du ministère : Travail publiée le 12/12/1996

Réponse. - Le sentiment de honte ou de gène est souvent exprimé par les personnes en difficulté qui sollicitent l'aide ou l'intervention de services ou de professionnels sociaux, qu'ils soient d'ailleurs ou non assistants de service social. L'augmentation croissante de ces interventions démontre que fort heureusement ce sentiment empêche rarement l'expression de la demande. D'autre part, les travailleurs sociaux exercent des métiers de relation et les assistants de service social, notamment au cours de leurs études, sont particulièrement préparés à la relation d'aide aux personnes en difficulté, formés à l'écoute et à la compréhension de leurs problèmes et n'ignorent rien du climat psychologique des entretiens. Il est vrai cependant que de plus en plus de personnes se trouvent en position d'une première demande d'intervention alors qu'elles ont plus une représentation qu'une connaissance véritable des professionnels et services sociaux. Conscient de l'image négative trop souvent accolée aux travailleurs sociaux, le ministre du travail et des affaires sociales a confié au Conseil supérieur du travail social le soin de réfléchir à cette question. Le rapport sur l'" image des travailleurs sociaux " paru au printemps 1996 analyse les différentes représentations des métiers et avance un certain nombre de propositions pour en améliorer les représentations négatives par une meilleure information sur la réalité des interventions. Face à l'augmentation de la demande sociale, il convient en effet de mieux préciser les offres de services, les faire mieux connaître et également les adapter aux besoins. Pour ce qui concerne les assistants de service social, les effectifs de professionnels en exercice sont en constante augmentation depuis vingt ans (18 921 en 1970, 36 000 en 1994) et l'augmentation des diplômés, infléchie au début des années 1990, a repris depuis 1993 (p 8,4 % en 1995 par rapport à 1994). Enfin, l'Observatoire de la pauvreté et de l'exclusion dont la création figure dans l'avant-projet de loi relatif au renforcement de la cohésion sociale devrait permettre de rassembler, analyser et diffuser les informations et données relatives aux situations de pauvreté, de précarité et d'exclusion sociale afin d'adapter au mieux les politiques menées dans ce domaine ainsi que les moyens affectés, notamment ceux en personnels qualifiés.

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