Question de Mme BEAUDEAU Marie-Claude (Val-d'Oise - CRC) publiée le 04/07/1996

Mme Marie-Claude Beaudeau attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé et à la sécurité sociale sur le " gel budgétaire " des crédits votés par le Parlement et affectés au dispositif de lutte contre l'alcoolisme. Elle lui demande de lui exposer les raisons motivant une telle décision qui n'a pas été prise pour les financements dévolus à d'autres fléaux médicaux et sociaux. Elle lui demande si ce gel ne se transformera pas comme en 1995 par une annulation pure et simple des crédits ou d'une partie des crédits. Elle lui demande également si la prévention de l'alcoolisme demeure bien une priorité de santé publique. Elle lui demande, afin de tenir compte des besoins des 90 comités départementaux de prévention de l'alcoolisme, des 120 centres d'hygiène alimentaire et d'alcoologie qui ont accueilli en 1995 près de 15 000 nouveaux consultants, quelles mesures il envisage pour maintenir et débloquer l'ensemble des crédits 1996 pour la prévention et la lutte contre l'alcoolisme.

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Réponse du ministère : Santé publiée le 19/12/1996

Réponse. - L'alcool constitue un grave fléau social : en effet, chaque année, la consommation excessive d'alcool est responsable de la mort d'environ 50 000 personnes, soit 10 % de la mortalité. L'alcoolisme au volant est l'une des causes importantes des accidents de la circulation et le nombre des condamnations pour conduire en état alcoolique représente plus de 20 % de l'ensemble des condamnations prononcées. En outre la consommation excessive d'alcool intervient dans le mécanisme de l'exclusion, dont elle constitue aussi une conséquence fréquente. C'est pourquoi la lutte contre l'alcoolisme reste une priorité de la politique de santé publique. En 1996, l'Etat a engagé plusieurs actions. Il a d'une part attribué un taux d'évolution de 2,28 % aux structures spécialisées de lutte contre l'alcoolisme. D'autre part, dans le cadre des conférences de santé publique, il a engagé dans seize régions ayant retenu l'alcool comme déterminant prioritaire de santé, des actions de formation à l'attention des acteurs de soins non spécialisés et des intervenants sociaux. De plus, dans le cadre des crédits destinés à financer des actions de lutte contre l'exclusion, il a prévu de financer des consultations avancées des structures spécialisées de lutte contre l'alcoolisme vers les lieux de vie ou lieux d'accueil des personnes en situation de précarité. Enfin, des équipes d'alcoologie de liaison intra-hospitalières seront créées afin d'améliorer la prise en charge à l'hôpital des personnes en difficulté avec l'alcool.

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