Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 13/06/1996

M. Emmanuel Hamel signale à l'attention de M. le ministre des affaires étrangères la visite en France en mai 1996 du Président de la République brésilienne. Il lui demande quels sont, à la suite de cette visite, les projets d'investissement français qui vont être réalisés au Brésil au cours des prochaines années.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 11/07/1996

Réponse. - Si la visite d'Etat du président Fernando Henrique Cardoso en France (27-30 mai 1996) avait d'abord pour nous un objectif politique, celui de renouer un dialogue fort avec un grand pays émergent dont nous avons fait notre priorité en Amérique latine, ce déplacement comportait également un important volet économique : c'est ainsi que le chef d'Etat brésilien, qui était entouré d'une nombreuse délégation d'hommes d'affaires, a pris part à un déjeuner-débat au CNPF International, à un séminaire sur la privatisation des télécommunications au Brésil et à un colloque organisé par les " Echos " et la " Gazeta Mercantil " sur le thème : " Le Brésil : une nouvelle option ", et qu'il s'est entretenu avec le ministre de l'économie et des finances, ainsi qu'avec les présidents des principales banques françaises et de certains grands groupes comme Renault, l'Aérospatiale et Matra-Hachette. Pour leur part, les autorités françaises ont tenu à marquer leur détermination à faire revenir la France au tout premier rang des investisseurs étrangers au Brésil (alors que nous ne sommes aujourd'hui qu'en 6e position derrière les Etats-Unis, l'Allemagne, le Royaume-Uni, le Japon et la Suisse), notamment dans le cadre des privatisations et mises en concession en cours, et en privilégiant au cours des prochaines années les secteurs des télécommunications, de l'énergie et du traitement des eaux. L'investissement français au Brésil connaît actuellement un nouvel essor : après Renault qui a décidé l'an dernier de s'implanter à Curitiba, dans le sud du pays (5 milliards de francs d'investissement à terme), c'est EDF, associé à des partenaires brésiliens et américains, qui a remporté les enchères de privatisation de la Light, Compagnie de distribution d'électricité de Rio (soit un investissement de 2 milliards de francs, le plus important jamais réalisé par EDF à l'étranger), tandis que la BNP obtenait le feu vert des autorités brésiliennes pour racheter la Banco Commercial de Sao Paulo. Attentif aux perspectives qu'offre le secteur automobile au Brésil, Peugeot étudie pour sa part la possibilité d'y implanter une usine de construction de moteurs. Pour accompagner et prolonger ce mouvement d'ici l'an 2000, un comité stratégique des investissements, proposé par M. Galland, ministre délégué aux finances et au commerce extérieur, lors de son voyage au Brésil en janvier dernier, a été officiellement lancé pendant la visite présidentielle. Réunissant des hommes d'affaires des deux pays, il est organisé en 6 sous-groupes sectoriels (privatisations-concessions, agro-alimentaire, chimie, biens d'équipement des ménages, espace et télécommunications, services) et devrait rendre un premier rapport lors de la grande manifestation commerciale " França 2000 " prévue à Sao Paulo du 1er au 6 octobre prochain. Par ailleurs, comme le sait l'honorable parlementaire, un accord d'encouragement et de protection réciproques des investissements a été signé le 21 mars 1995 et récemment ratifié du côté français. La ratification du côté brésilien n'est pas encore intervenue.

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