Question de M. ROUJAS Gérard (Haute-Garonne - SOC) publiée le 25/06/1996

En septembre prochain, le pape Jean-Paul II effectuera une visite dans notre pays. Ce n'est pas la première du genre et il n'y aurait là rien à redire si elle ne s'inscrivait dans un contexte particulier, à savoir la commémoration du 1500e anniversaire du baptême de Clovis, et ne faisait suite au voyage du Président de la République, le 20 janvier dernier, au Vatican. Les acquis de la Révolution de 7789 que sont les droits de l'homme, la liberté, la fraternité sont le socle de la nation française tout comme la séparation de l'Eglise et de l'Etat est un des éléments essentiels de la sauvegarde des libertés fondamentales, y compris la liberté religieuse. C'est pour cela qu'un état démocratique ne saurait être que laïque. L'Etat laïque ne saurait tolérer que s'exerce sur lui des pressions, nombreuses ces derniers mois, tendant toutes à restaurer un certain ordre moral incompatible avec la conception républicaine. La récupération qui est faite, çà et là, de la commémoration du 1500e anniversaire du baptême de Clovis tout comme la tentative, voici quelques mois, de remettre en cause le droit à l'interruption volontaire de grossesse participent d'un même état d'esprit. Dans ce contexte, la visite papale, dans les lieux aussi chargés d'histoire que sont la ville de Reims ou le département de la Vendée, revêt un caractère particulier et sort largement du cadre pastoral dans lequel elle aurait dû se confirmer. Aussi, M. Gérard Roujas demande à M. le ministre de l'intérieur de préciser à la représentation nationale l'implication de l'Etat dans ce déplacement et, notamment, le coût financier qu'il engendre pour le contribuable. Enfin, il souhaite qu'il réaffirme son attachement et celui de l'ensemble des membres du Gouvernement à l'Etat laïque et républicain.

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