Question de Mme DEMESSINE Michelle (Nord - CRC) publiée le 02/05/1996

Mme Michelle Demessine interpellée par le collectif corse de l'union des femmes françaises attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur la violence dont est fait le quotidien de la population de l'île. En effet, les femmes corses, toutes les forces vives de la société civile corse, vivent très douloureusement les événements tragiques qui se succèdent dans leur région. Leur indignation est d'autant plus forte de voir les médias laisser croire que la majorité de la population approuve ces pratiques terroristes. Indignation aussi d'apprendre que le Gouvernement négocie avec les auteurs de ces pratiques alors qu'il refuse de rencontrer toute autre organisation de la société civile aux revendications pacifistes. Elles veulent dénoncer la violence politique, le racket, les plasticages, le port d'armes, les meurtres répétés qui se déroulent en toute impunité dans leur île. Elles refusent d'opposer leurs deux appartenances, corses et françaises, et n'acceptent plus que la parole ne soit donnée qu'aux seuls clandestins et nationalistes. La réalité du problème corse est une urgence qui ne peut se régler avec des terroristes mais avec tous les partenaires sociaux de la société corse qui fondent le ciment d'une société démocratique. Le règne de la terreur ne doit pas exister dans un état de droit, et des solutions économiques et politiques existent. Aussi, elle demande au Gouvernement ce qu'il compte faire pour que soient punies et cessent toute manifestation et intervention armée sur le sol corse, et que la parole soit enfin donnée au peuple corse dans toute sa représentativité.

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Réponse du ministère : Intérieur publiée le 05/12/1996

Réponse. - Le Gouvernement a exposé à de nombreuses reprises la politique qu'il entend mener en Corse et sa détermination à lutter contre toutes les formes de violence que connaît l'île. Actuellement, tous les moyens de la police, de la gendarmerie et de la justice sont mis en oeuvre pour tenter d'enrayer la spirale que dénonce l'honorable parlementaire. Depuis le début de 1996, soixante-quatorze personnes ont été interpellées dans des affaires de terrorisme et vingt-cinq ont été déférées à la justice et écrouées. Les investigations de la police, sous le contrôle de la justice se poursuivent afin de permettre d'identifier et de retrouver les auteurs de tous les attentats commis en Corse. Cette action est difficile, mais elle sera poursuivie avec fermeté et détermination, car sans restauration de l'Etat de droit, sans paix publique, il n'y aura pas de développement économique durable pour l'île.

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