Question de M. BERNARD Jean (Marne - RPR) publiée le 02/05/1996

M. Jean Bernard demande à M. le ministre de la culture de bien vouloir lui faire part des leçons qu'il tire de la comparaison entre la France et ses partenaires européens en matière d'enseignement musical et de pratique instrumentale.

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Réponse du ministère : Culture publiée le 20/06/1996

Réponse. - L'enseignement musical en France relève de la compétence de deux ministères distincts. Le ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche est chargé de l'enseignement musical dispensé dans le cadre de l'enseignement général des écoles, collèges, lycées et universités. L'enseignement musical spécialisé relève de la compétence du ministère de la culture. Il s'articule de la façon suivante : l'enseignement supérieur de la musique est délivré par les deux conservatoires nationaux supérieurs de musique et de danse de paris et de Lyon qui sont des établissements publics entièrement pris en charge par le ministère de la culture ; l'enseignement de la musique du second degré est donné par 32 conservatoires nationaux de région et 110 écoles nationales de musique. Le classement de ces établissements a été décidé à la suite d'une inspection et selon des critères précis définis par le ministère de la culture. Ces établissements reçoivent, chaque année, une subvention de fonctionnement de l'Etat mais sont des structures qui relèvent principalement de la compétence des collectivités territoriales concernées. Il faut ajouter que le ministère de la culture garantit la qualité du corps professoral en établissant (après l'organisation des examens du certificat d'aptitude et du diplôme d'Etat) une liste d'aptitude des directeurs et des professeurs de musique. Par ailleurs, le ministère de la culture définit le contenu pédagogique de l'enseignement dispensé. Il existe aussi, dans notre pays, un réseau de plus de 200 écoles municipales de musique agréées par le ministère de la culture et plusieurs milliers d'écoles municipales ou associatives non agréées. Ce modèle est une particularité bien française. Beaucoup de pays nous envient notre système spécifique d'enseignement musical des conservatoires et écoles de musique dont les performances sont certaines, notamment au niveau des orchestres de jeunes. Notre premier conservatoire a été créé, il y a deux siècles, par la convention. Un système plus unifié d'enseignement musical tel qu'il est pratiqué dans d'autres pays présente d'autres avantages. Afin de permettre une meilleure connaissance réciproque de nos systèmes d'enseignement musical, le ministre de la culture a organisé, sur l'initiative du directeur de la musique et de la danse, une réunion des directeurs de la musique des pays de l'Union européenne qui s'est tenue à Strasbourg, le 25 janvier 1995, dans le cadre de la présidence française de l'Union européenne. Cette rencontre a permis de jeter les premières bases des collaborations avec nos partenaires européens, notamment dans le domaine des équivalences de diplômes. Le problème des pratiques musicales des jeunes a été évoqué. Même si certaines dispositions qui existent dans d'autres pays européens semblent difficiles à mettre en place en France, en raison du rythme scolaire spécifique à notre pays, le ministère de la culture et, sous son impulsion, les établissements d'enseignement musical, en collaboration avec le ministère de l'éducation nationale, ont mis l'accent sur le développement des pratiques musicales et vocales et essentiellement des pratiques d'ensemble. L'effort consenti par la France pour la démocratisation de l'enseignement musical et le développement des pratiques musicales a été unanimement reconnu par nos partenaires européens.

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