Question de M. SÉRUSCLAT Franck (Rhône - SOC) publiée le 11/04/1996

M. Franck Sérusclat attire l'attention de Mme le ministre de l'environnement sur l'absence de politique cycliste claire et lisible actuellement. Les grèves du mois de décembre 1995 ont pourtant montré de façon claire que nos concitoyens étaient parfaitement disposés à recourir à ce mode de déplacement de façon plus habituelle. Or, si beaucoup tentent, mais renoncent à se déplacer en vélo, l'absence de politique en leur faveur n'y est pas étrangère. En effet, le danger représenté par un manque d'égard des automobilistes envers les cyclistes, l'absence d'aménagements cyclables sur lesquelles les cyclistes seraient en sécurité et pourraient rouler à leur rythme, le manque flagrant (malgré le faible nombre actuel de cyclistes) de places de stationnement pour vélos ou bornes pour les attacher dans toutes les villes et en particulier devant les bâtiments publics, administrations, universités, lycées, musées..., l'impossibilité de voyager avec son vélo dans les RER et trains de banlieue, métros et autobus, tout cela contribue à décourager les personnes prêtes à recourir au vélo dans leurs déplacements quotidiens. Pourtant, un accroissement des déplacements en vélo permettrait de résoudre un certain nombre de problèmes, en particulier dans les grandes villes. La pollution tout d'abord, dont il est de plus en plus question, et qui ne diminuera pas par la seule information des habitants des grandes villes mais bien par des mesures concrètes visant à réduire le nombre de voitures en circulation puisqu'il est désormais acquis que ce sont elles qui génèrent la plus grande part de pollution, mais également par la pratique du sport, l'amélioration de la qualité de vie, la réduction du stress... Or, se déplacer à vélo contribue à tout cela. Il ne faudrait pas attendre que le nombre de cyclistes augmente pour transformer les installations de nos villes, mais bien procéder à des modifications préalables qui entraîneront inévitablement un changement de comportement de beaucoup, d'autant plus que la volonté existe. Une politique en ce sens se heurtera certes à de nombreux intérêts mais le rôle de tout ministre est de proposer des mesures " dans l'intérêt de l'amélioration de la vie de ses concitoyens ". Or, cet intérêt passe aujourd'hui par une nécessaire amélioration des structures visant à développer les déplacements urbains en vélo. Il lui demande de mettre en oeuvre une telle politique, étant convaincu qu'elle a déjà eu l'occasion, lors de voyages dans des pays du nord de l'Europe en particulier, de s'émerveiller de l'atmosphère de ces villes pleines de vélos et presque vides de voitures...

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La question est caduque

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