Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 04/04/1996

M. Emmanuel Hamel signale à l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche l'étude comparative menée par son ministère entre le niveau des écoliers des années 1920 et les élèves d'aujourd'hui, révélant qu'en sept décennies la maîtrise de l'orthographe et de la grammaire s'est considérablement dégradée. Il lui demande : 1o quelles conclusions il tire de cette étude ; 2o quelle sera l'action de son ministère pour favoriser l'apprentissage de l'orthographe et de la grammaire et ainsi enrayer la perte progressive de ces deux matières par les élèves de la fin de ce siècle.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 20/06/1996

Réponse. - Une étude comparative a été menée à partir d'épreuves du certificat d'études primaires, réellement données en 1923, 1924 et 1925 dans le département de la Somme et passées, en 1995, par deux échantillons de 3 000 élèves représentatifs l'un de la Somme, l'autre de la France entière. Les résultats montrent une baisse significative de niveau en orthographe, en analyse grammaticale et en conjugaison. En revanche, les élèves de 1995 sont meilleurs en rédaction que ceux des années vingt : leurs textes sont plus longs, plus cohérents et on note une meilleure maîtrise de la ponctuation et de la présentation graphique. La maîtrise de la langue française, orale et écrite, " conditionne toute la réussite scolaire et constitue le fondement de l'insertion sociale et de la liberté de réflexion ". Les programmes de l'école primaire, entrés en vigueur en septembre 1995, l'ont rappelé avec force. Ces nouveaux programmes ont été allégés et recentrés sur l'essentiel. Ils accordent la première place à la maîtrise de la langue qui doit être recherchée à travers toutes les activités de l'école. La maternelle est désormais une école avec un programme propre et des objectifs précis. Dès le plus jeune âge, les enfants sont amenés à découvrir les structures de la langue orale et font connaissance avec les textes écrits. Au cycle des apprentissages fondamentaux, l'élève prend conscience que l'orthographe s'apprend. Le maître veille particulièrement à son respect dans les activités de copie, de copie différée, de dictée préparée. La grammaire et l'orthographe grammaticale sont étudiées tout au long de ce cycle. Ces éléments font l'objet d'un apprentissage progressivement structuré puis systématisé. Au cycle des approfondissements, avant l'entrée au collège, la qualité de l'orthographe s'affirme par la pratique quotidienne d'exercices spécifiques, notamment par le recours à la dictée. A la fin de sa scolarité à l'école élémentaire, le futur collégien doit avoir acquis des connaissances de base en vocabulaire, grammaire et orthographe. La correction de l'orthographe est recherchée dans toutes les activités de l'école et dans toutes les disciplines d'enseignement. Les énoncés de mathématiques, les leçons d'histoire, de géographie, de sciences, d'éducation civique sont au service de la précision orthographique. Par ailleurs, diverses mesures prenant en compte toute l'importance que revêt la maîtrise de la langue ont été mises en oeuvre depuis ces dernières années. Il s'agit notamment du plan de développement des bibliothèques centres documentaires (BCD) mis en place progressivement en 1993 et s'achevant cette année. Ce plan consiste à soutenir l'ensemble des démarches visant à développer le goût de lire, à améliorer la bonne maîtrise de la langue française orale et écrite, à permettre l'accès à des lectures diversifiées et à la production de textes multiples, à préparer à la recherche documentaire et à l'acq uisition de méthodes de travail autonomes. En liaison avec le travail mené en classe, la BCD facilite l'appropriation d'une culture de l'écrit. En 1990, la direction des écoles a demandé à chaque recteur de désigner un chargé de mission académique " maîtrise de la langue " afin de coordonner l'ensemble des actions menées dans l'académie. Sur le plan de la formation continue, un tiers des stages proposés en 1995-1996 aux formateurs des enseignants sont consacrés à la maîtrise de la langue orale et écrite.

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