Question de M. PENNE Guy (Français établis hors de France - SOC) publiée le 14/03/1996

M. Guy Penne attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur l'avenir de l'école française de Bujumbura. Les mesures d'allègement drastique au dispositif français de coopération civile et militaire entraîneront de facto, si elles sont appliquées, une réduction sensible du nombre des élèves français, ce qui conduit à s'interroger sur le maintien des structures actuelles de l'école. Il lui demande donc de confirmer ce maintien, tout particulièrement souhaité par les parents d'élèves français, burundais et " étrangers tiers ", qui, aux côtés de nos compatriotes, n'ont cessé de faire confiance, parfois aux prix de lourds sacrifices financiers, en notre enseignement et en notre culture.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 25/04/1996

Réponse. - L'avenir de l'école française de Bujumbura doit être apprécié dans le contexte plus large de la situation au Burundi. Ce pays vit une crise quasi permanente depuis la tentative de coup d'Etat d'octobre 1993 et les massacres qui ont suivi. A cela, est venue s'ajouter, quelques mois plus tard, la tragédie rwandaise qui, avec l'afflux de plus de deux millions de réfugiés aux frontières rwandaise et burundaise, n'a fait qu'accroître l'instabilité dans l'ensemble de la région. Au Burundi même, la présence de réfugiés rwandais et de déplacés et dispersés burundais, notamment dans le Nord du pays et dans les environs de la capitale, a provoqué un climat d'insécurité tel que nombre d'activités sont aujourd'hui gelées. La quasi-totalité des programmes d'aide au développement a dû être abandonnée, faisant place à un développement substantiel de l'aide humanitaire. Il en est résulté une baisse significative des effectifs de l'assistance technique étrangère, et donc de la fréquentation des écoles étrangères de Bujumbura. C'est ainsi que l'école française, qui comptait 600 élèves à la rentrée 1993-1994, n'en accueillait plus que 300, dont un tiers de Français, à la rentrée 1995-1996. D'une manière générale, il est normal que les autorités françaises se préoccupent avant tout de la sécurité de nos ressortissants, quel que soit l'endroit où ils se trouvent. S'agissant du Burundi, cette préoccupation continuera d'inspirer leur attitude. Elles forment naturellement l'espoir que la situation évoluera dans un sens positif et permettra le maintien sur place d'un nombre significatif de Français ainsi que de notre actuel dispositif scolaire, dont l'honorable parlementaire a rappelé à juste titre la grande importance.

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