Question de M. POURCHET Jean (Doubs - UC) publiée le 29/02/1996

M. Jean Pourchet appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur la nécessité d'envisager une réforme du concours d'entrée en médecine. Les conditions actuelles du concours d'entrée en médecine ne sont pas satisfaisantes parce qu'elles ne tiennent pas compte de la personnalité de l'étudiant. Ses capacités de communication, d'ouverture d'esprit, ses qualités humaines et sa responsabilité ne sont pas jugées primordiales alors qu'elles devraient l'être. Une première auto-évaluation devrait être faite au moment de l'inscription afin que le candidat se juge lui-même apte ou non à assumer la tâche d'un médecin et éventuellement s'oriente vers une autre profession. Cette mesure autosélective se compléterait par une épreuve orale devant un jury susceptible d'apprécier les qualités humaines et la motivation du candidat. Actuellement, la première année en médecine se trouve sacrifiée pour beaucoup de candidats sérieux qui tentent de suivre les cours dans des amphithéâtres bondés où l'ambiance est détestable. Pour le passage en deuxième année, le concours, extrèmement difficile, basé essentiellement sur la physique, la chimie, la biologie, ne réserve que 20 p. 100 aux sciences humaines et sociales. Il lui demande s'il entend prendre des mesures et engager une réforme suite à ces constatations.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 16/05/1996

Réponse. - Un effort très important d'information est mené auprès des lycéens sur les qualités nécessaires pour entreprendre et réussir des études de médecine, en fonction du baccalauréat obtenu et sur les perspectives de réussite aux épreuves de fin de PCEM 1. Les entretiens personnalisés seraient effectivement souhaitables, mais les candidats à l'inscription sont trop nombreux (16 000 à la rentrée 1993-1994 ; 19 000 en 1994-1995) pour exiger des universités leur organisation. Des amphithéâtres d'information sont parfois mis en place, mais cette procédure semble avoir un impact limité. Afin de développer chez les étudiants une approche pluridisciplinaire des problèmes de société et susciter leur réflexion sur la place de leur pratique future dans un contexte élargi, un module de sciences humaines et sociales a été introduit en 1992. L'évaluation de ce module s'effectue sous la forme d'épreuves rédactionnelles et son coefficient doit être supérieur à 20 p. 100 de l'ensemble des coefficients. Cette réforme a pour objectif de modifier les critères sur lesquels sont sélectionnés les étudiants admis à poursuivre leurs études médicales. Elle devrait contribuer, en même temps que l'importance accrue donnée aux stages hospitaliers tout au long du cursus, à faire de futurs médecins plus conscients des enjeux humains et économiques de leur pratique.

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