Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 15/02/1996

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le ministre délégué à la coopération sur la prise de conscience par une fraction croissante de l'opinion française de la responsabilité de notre pays dans la prévention et la lutte contre la lèpre dans le monde entier et plus particulièrement dans les Etats indépendants ayant été des colonies de l'empire français. Il lui demande quelle sera l'action du Gouvernement français en 1996 pour aider les pays africains à vaincre la lèpre et quel budget la France va consacrer en 1996 à l'aide aux associations françaises et aux Etats africains pour le combat de cette terrible épidémie.

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Réponse du ministère : Coopération publiée le 28/03/1996

Réponse. - De très notables progrès ont été accomplis ces dernières années dans la lutte contre cette maladie : 1o le nombre total des cas enregistrés - ou prévalence - dans le monde a diminué de plus 60 p. 100, passant de 3 750 000 en 1990 à 1 200 000 en 1995, dont environ 100 000 dans les pays du champ traditionnel de la coopération française ; 2o l'incidence mondiale annuelle (nombre de nouveaux cas par an) a été réduite en moyenne de 7 p. 100 000 habitants à 3 p. 100 000. Elle résulte d'un meilleur suivi des patients, de la réactivation du dépistage et de la mise en traitement des anciens et des nouveaux cas suivant un nouveau protocole associant trois médicaments. Le ministère de la coopération collabore avec les organisations spécialisées - association française Raoul Follereau et ordre de Malte - à la stratégie mondiale de l'OMS d'éradication de la lèpre en tant que problème de santé publique d'ici à l'an 2000. Cette participation est concrétisée par le détachement d'une assistance technique au sein d'instituts africains spécialisés dans la recherche et la formation des personnels techniques, tel l'institut de léprologie appliquée de Dakar (2 assistants techniques, soit 1,2 MF par an), ainsi que par le cofinancement éventuel de leurs projets et programmes. L'institut Marchoux de Bamako, longtemps soutenu par la France, a fait l'objet d'une étude de restructuration financée pour moitié par mes services en 1995 et les décisions prises à la suite de ce travail ne sont pas concrétisées à ce jour. Il est cependant à noter que les financements d'origine privée, recueillis notamment dans le cadre de la journée mondiale des lépreux, constituent aujourd'hui l'essentiel des financements extérieurs nécessaires. Dans les années à venir, il s'agit d'aider les pays africains à atteindre un taux de couverture thérapeutique - proportion des malades contagieux traités par tri-thérapie - le plus élevé possible (de 60 p. 100 aujourd'hui à plus de 80 p. 100), de manière à stériliser le réservoir humain et donc stopper l'extension de la maladie, car l'homme est le seul être vivant réceptif à cette maladie. On estime que pour atteindre l'objectif fixé pour l'an 2000 - moins de 1 cas nouveau pour 100 000 habitants - 5 000 000 de nouveaux cas dans le monde doivent encore être dépistés et traités avant que la transmission ne soit définitivement interrompue et que la lèpre ne constitue plus un problème de santé publique. Les interventions devront également appuyer l'installation de services sociaux opérationnels et d'établissements spécialisés pour la prise en charge des séquelles de la maladie dans le cadre des programmes de santé intégrés.

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