Question de M. HAENEL Hubert (Haut-Rhin - RPR) publiée le 15/02/1996

M. Hubert Haenel demande à M. le ministre du travail et des affaires sociales de lui indiquer pourquoi dans les rues de nos villes et de plus en plus souvent dans celles de nos villages, dans le hall des gares, dans les trains, les transports en commun en général, des jeunes gens apparemment en parfaite santé " mendient " quelques francs pour se nourrir alors qu'existent toute une série de politiques sectorielles souvent bien ciblées pour aider de telles personnes en difficulté à trouver un gîte, un couvert, un travail d'insertion, etc. Que font tous les services d'aide et d'assistance ? Il lui demande quelles mesures il entend prendre pour remédier à cette situation, qui porte en outre un grave préjudice à l'image de marque de notre pays qui se veut officiellement celui des droits de l'homme et de la solidarité.

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Réponse du ministère : Travail publiée le 11/04/1996

Réponse. - Le développement de la mendicité observé dans notre pays par l'honorable parlementaire est un phénomène de société relativement récent qui ne laisse pas les pouvoirs publics indifférents. Ainsi, au début de l'année 1995, et à la demande du ministère du travail et des affaires sociales, un important rapport sur les phénomènes d'errance chez les jeunes de quinze à vingt-cinq ans a été réalisé par le conseil technique des clubs et équipes de prévention spécialisée (rapport de M. Lagandre). La même année, et à la demande du secrétariat d'Etat auprès du Premier ministre chargé de l'action humanitaire d'urgence, un second rapport sur les réponses à apporter à l'errance et à l'urgence sociale a été publié pour essayer de répondre aux attentes et aux interrogations des maires confrontés à ce problème (rapport de M. Quaretta). A partir des enseignements tirés de ces rapports une adaptation des divers dispositifs d'aide aux personnes en difficulté a été entreprise pour mieux répondre à l'évolution des besoins notamment en ce qui concerne les populations les plus jeunes. Ainsi les instructions qui ont été données aux préfets pour la mise en place du dispositif d'accueil et d'hébergement d'urgence pour l'hiver 1995-1996 ont mis l'accent sur la nécessité de prendre en compte les spécificités propres à ce public. Cependant, c'est au niveau de la prévention précoce de l'exclusion qu'un effort important doit maintenant être entrepris. Par un travail d'écoute et de médiation, il faut pouvoir répondre en temps utile au mal-vivre des adolescents confrontés aux conflits familiaux et à l'échec scolaire afin de ne pas les voir dériver vers la grande marginalité. A cet effet le Gouvernement, fortement sensibilisé à cette question depuis les difficultés rencontrées l'été dernier par certaines villes touristiques, a décidé de mettre en place un programme de développement de structures d'accueil, d'écoute et de médiation familiale. Une circulaire précisant les modalités de mise en place de ces points d'accueil jeunes va être adressée très prochainement aux préfets. Enfin le projet de loi de lutte contre l'exclusion qui sera présenté prochainement au Parlement comprendra des mesures susceptibles d'offrir aux jeunes en difficulté des solutions.

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