Question de M. SIGNÉ René-Pierre (Nièvre - SOC) publiée le 11/01/1996

M. René-Pierre Signé appelle l'attention de M. le ministre du travail et des affaires sociales sur les difficultés d'accès des jeunes à l'entreprise et la nécessité du maintien des formules d'emplois aidés. Dans ce domaine, le contrat emploi-solidarité présente deux avantages : c'est un emploi rémunéré sur la base du SMIC qui offre la dignité d'attacher au statut de salarié et il apporte une expérience de travail dans un environnement professionnel favorable et attentif à la lutte contre l'exclusion. Le rôle positif des contrats emploi-solidarité dans l'insertion des personnes en difficulté est indéniable, en particulier pour de nombreux jeunes sans qualification qui n'accéderaient pas à leur première expérience professionnelle sans cette formule. Or, le budget 1996 prévoit une diminution de 30 p. 100 de CES. Il est donc inquiet sur les alternatives au contrat emploi-solidarité accessible aux personnes en grande difficulté, car cette baisse risque de ne pas être compensée au même niveau par l'offre des contrats initiative emploi. Le maintien global des effectifs en CES et CIE masquera un déplacement du profil des bénéficiaires en faveur des personnes les plus proches des exigences du marché du travail. De plus, le secteur privé ne s'engagera probablement pas autant dans l'action sociale que peuvent le faire les collectivités locales et les associations. Les jeunes les moins formés et ayant plus d'un an de chômage ne présenteront pas d'attrait pour les employeurs et seront exclus. Il tenait à lui faire part de ses inquiétudes pour ces jeunes démunis, désemparés, parfois désespérés, qui sollicitent les maires ou les missions locales. Il est de notre devoir de leur venir en aide ; l'Etat doit soutenir les élus dans leurs actions.

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Réponse du ministère : Travail publiée le 04/04/1996

Réponse. - La loi de finances initiale 1995 avait prévu 650 000 CES, nombre porté au mois d'août à 680 000. Une enveloppe complémentaire exceptionnelle de 35 000 CES a à nouveau été débloquée pour le mois de décembre 1995. Ceci a permis de résoudre les situations les plus difficiles avant le mois de janvier 1996. Le nombre d'entrées en CES pour l'année 1995 a été de plus de 720 000, au lieu de 700 000 en 1994. Les orientations gouvernementales actuelles ont pour objet une amélioration qualitative du dispositif notamment en termes de suivi et de formation pour les publics les plus en difficulté. Par ailleurs, si la loi de finances initiale ne prévoit effectivement que 500 000 CES, le Gouvernement a d'ores et déjà pris des dispositions pour l'augmenter significativement dès lors que la situation de l'emploi le rend nécessaire. Les préfets en ont été informés par circulaires des 31 janvier et 23 février 1996. Si les critères d'éligibilité au dispositif des CES n'ont pas changé, il est nécessaire de poursuivre le recentrage du dispositif en faveur des personnes les plus menacées d'une exclusion durable, voire définitive du marché du travail. Dans cette optique, le contrat emploi-solidarité doit demeurer un dispositif de lutte contre l'exclusion professionnelle s'adressant en priorité, mais sans exclusive, aux personnes les plus en difficulté en raison de leur âge, de la durée de leur chômage, de leur sitation sociale ou de leur handicap ainsi que des jeunes en grande difficulté. Les autres demandeurs d'emploi doivent de préférence être orientés vers les différents dispositifs leur permettant d'exercer une activité dans le secteur marchand. Le contrat initiative-emploi, les exonérations pour l'embauche du premier salarié de même que l'aide au premier emploi des jeunes correspondent à des aides en faveur d'une insertion professionnelle durable dans le secteur marchand. Pour les jeunes, le contrat d'apprentissage et le contrat de qualification par exemple permettent d'acquérir une qualification professionnelle dans le cadre d'une formation par alternance et d'augmenter considérablement leur potentiel d'insertion professionnelle.

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