Question de M. de VILLEPIN Xavier (Français établis hors de France - UC) publiée le 10/11/1994

M. Xavier de Villepin attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur l'aveu fait par deux officiers de marine argentins qui auraient reconnu avoir pratiqué des tortures et assassiné deux religieuses françaises, pendant la période de dictature en Argentine. Il souhaiterait connaître la position de la France à la suite de cette révélation. Diposons-nous de moyens d'action pour permettre le nécessaire jugement de ces personnes ? Par ailleurs, connaissons-nous le lieu de sépulture des deux religieuses et est-il exact que le Sénat argentin serait amené à se prononcer sur la promotion des deux officiers ?

- page 2655


Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 15/12/1994

Réponse. - Comme l'a exprimé publiquement le ministre au cours de sa visite en Argentine les 25 et 26 octobre dernier, la France n'oublie pas la disparition des soeurs Alice Dumon et Léonie Duquet. Enlevées les 8 et 10 décembre 1977, les deux religieuses furent détenues et torturées pendant une quinzaine de jours dans les locaux de l'école mécanique de la marine de Buenos Aires. Après leur " tranfert " par des officiers de la marine, on perd toute trace d'elles. Le lieutenant Alfred Astiz a été condamné par contumace, le 16 mars 1990, par la Cour d'assises de Paris à la réclusion criminelle à perpétuité pour sa responsabilité dans l'enlèvement et la disparition des deux religieuses. Le ministre a rencontré, à Buenos Aires, une délégation des " mères et grands-mères " des disparus de la dictature. Alors que la presse argentine dénonçait l'éventuelle promotion de deux officiers qui auraient avoué avoir pratiqué en 1977 la torture sur les lieux de détention des religieuses, le ministre a indiqué qu'il porterait tout fait nouveau à la connaissance des autorités judiciaires françaises. Les suites judiciaires pouvant être données au propos des officiers argentins sont actuellement à l'étude. Enfin, le Sénat argentin n'a pas autorisé la promotion des deux officiers et le ministre de la défense argentin a confirmé, le 3 novembre, à notre ambassadeur à Buenos Aires, qu'ils ne seraient pas promus.

- page 2950

Page mise à jour le