Question de M. VIZET Robert (Essonne - C) publiée le 13/10/1994

M. Robert Vizet attire l'attention de M. le ministre de l'industrie, des postes et télécommunications et du commerce extérieur sur la situation de la Compagnie générale de géophysique (CGG) et les graves conséquences qui se profilent, tant sur les activités de ce groupe que sur les emplois qui y sont liés. S'il ne veut faire abstraction de la diminution de la prospection pétrolière mondiale, dans laquelle s'inscrit la CGG, il tient, néanmoins, à souligner combien la volonté effrénée d'optimisation de rentabilité qui préside au plan de restructurations, sacrifie, une fois de plus, d'importantes activités nationales, tout en aggravant, inexorablement, les données du chômage. Ainsi, les axes définis pour répondre aux critères de la compétitivité projetteraient de supprimer 375 emplois, portant la baisse des effectifs à près de 600 personnes depuis 1993, visant les services administratifs et de logistique basés à Massy (91300) et prévoyant la substitution d'une partie du personnel prospecteur français, par un personnel prospecteur largement international. Retenant, dans cette situation, la lourde responsabilité des deux compagnies pétrolières françaises qui, bien que détenant, chacune, 31 p. 100 du capital de la CGG, n'en sont pas moins ses clientes privilégiées (tout en lui préférant, parfois, des sociétés concurrentes), il lui demande de bien vouloir lui faire connaître les dispositions qu'il envisage de retenir pour préserver les atouts nationaux que la Compagnie générale de géophysique détient, et défendre l'emploi. Compte tenu de l'implication de deux groupes nationaux dans cette situation, il souhaite vivement être informé de ses appréciations et des mesures qu'il compte prendre pour y remédier.

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Réponse du ministère : Industrie publiée le 05/01/1995

Réponse. - La Compagnie générale de géophysique (CGG) connaît depuis 1993 une réduction importante de son activité. La faiblesse des cours du pétrole a conduit les compagnies pétrolières à restreindre leurs investissements et, plus particulièrement, leurs dépenses d'exploration, domaine sur lequel la CGG réalise la quasi-totalité de son chiffre d'affaires. A l'instar de ses deux principaux concurrents, la CGG doit donc faire face à une réduction importante du marché de la géophysique qui s'est manifestée par une diminution des volumes mais également par une chute des niveaux de prix. Après avoir enregisté des pertes significatives en 1993 et au premier semestre 1994, la CGG a décidé d'engager un programme de restructuration afin d'adapter ses moyens au marché mondial. Il est évidemment regrettable que cette restructuration passe par une réduction sensible des effectifs. Il convient cependant de souligner que les marchés de la CGG se situent presque tous à l'étranger, dans un contexte hautement concurrentiel et que cette sociétté est confrontée à des concurrents anglo-saxons parfois plus diversifiés et qui ont eux-mêmes fait, ces dernières années, un important effort de restructuration. Par ailleurs, les sociétés Elf ou Total qui entretiennent de bonnes relations avec la CGG dont elles sont actionnaires minoritaires, même lorsqu'elles sont détentrices d'un titre minier, n'ont pas une complète latitude pour attribuer les contrats aux sous-traitants de leur choix. Elles doivent en effet se conformer aux processus de décision qui ont cours dans les associations pétrolières et, notamment, recevoir l'agrément de leurs partenaires. Dans le contexte actuel, l'avenir d'un groupe à vocation internationale comme la CGG ne peut pas reposer sur la seule bonne volonté des groupes pétroliers français qui ne représentent qu'une faible part du marché mondial et qui sont eux-mêmes tenus d'assurer leur compétitivité. Pour surmonter cette période difficile, la CGG doit donc impérativement atteindre un niveau de compétitivité comparable à celui de ses concurrents. La réduction des effectifs n'est pas la seule réponse possible pour améliorer la compétitivité. Dans les métiers de la prospection pétrolière, qui font appel à des techniques de plus en plus pointues, l'excellence technologique est également un facteur essentiel de compétitivité et cete société bénéficie régulièrement de procédures au soutien à la recherche tant sur le plan français que sur le plan européen.

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