Question de M. VIDAL Marcel (Hérault - SOC) publiée le 22/09/1994

M. Marcel Vidal attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur le chancre coloré du platane. Devant cette grave maladie qui menace la survie des platanes de la région Languedoc-Roussillon, un programme de recherche a été engagé par les collectivités locales, l'université des sciences et techniques du Languedoc et l'INRA de Montpellier. Déjà des résultats probants ont été obtenus et il est indispensable de poursuivre les recherches et les expérimentations. Aussi lui demande-t-il de soutenir ce programme. Il lui demande également quelle sera l'aide financière de son ministère dans ces recherches. Il lui demande également quelles ont été les mesures mises en place par le ministère pour indemniser les producteurs de pêches victimes de ce fléau.

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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 16/03/1995

Réponse. - Dans un certain nombre de sites et notamment dans le Midi, des platanes sont atteints par un champignon pathogène Ceratocystis Fimbriata qui entraîne un dépérissement rapide et a conduit différentes municipalités à procéder à un arrachage systématique des platanes pour les remplacer éventuellement par une espèce non hôte de ce parasite. Le champignon est disséminé essentiellement par l'homme. La préconisation de mesures prophylactiques de désinfection des outils d'élagage entre chaque arbre a contribué à limiter l'extension de la maladie. Mais le pathogène est également transmis par le sol et toutes les interventions lourdes (excavatrices...) qui lèsent les racines sont autant d'éléments facilitant la dissémination du pathogène. Le laboratoire de pathologie de l'INRA de Montpellier consacre une part de son activité à l'étude de ces maladies. Il contribue à définir les mesures prophylactiques à mettre en oeuvre. Ses objectifs actuels sont la création de variétés ou de types de platane présentant un bon niveau de résistance au pathogène à partir de quelques types de différentes espèces de platane identifiés dans différentes régions du monde et notamment aux Etats-Unis. Une opération de ce type suppose une connaissance de la variabilité du pathogène, la maîtrise de tests d'inoculation destinés à vérifier le comportement des plantes (tests souvent difficiles avec des plantes ligneuses pérennes) et l'existence de sources de résistance. Des sources de résistance ont été effectivement repérées. Les tests d'inoculation sont actuellement opérationnels et les programmes d'hybridation ont commencé de manière à obtenir des types résistants et présentant aussi un bon comportement vis-à-vis d'autres pathogènes (anthracnose par exemple) et ayant une allure et un port acceptable pour l'environnement. Compte tenu de la nature pérenne de l'espèce, on peut espérer des progrès significatifs dans les 5 ans à venir. Les moyens mis en oeuvre sont conduits par un pathologiste de l'INRA à Montpellier ; un second scientifique montpélliérain apporte les compétences de biologie moléculaire pour rechercher un marquage moléculaire de la résistance qui permettrait d'accélérer la sélection. Le point concernant plus particulièrement la variabilité du pathogène et l'expérimentation est entre les mains d'un 3e chercheur à Avignon. Le site d'Avignon, dans un environnement infecté par le pathogène, permet une expérimentation qui ne peut être réalisée à Montpellier dont le site est jusqu'à présent exempt de pathogène. L'INRA examine avec d'autres partenaires européens comment monter un programme CEE sur un sujet qui préoccupe sérieusement de nombreux pays.

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