Question de M. DEMERLIAT Jean-Pierre (Haute-Vienne - SOC) publiée le 19/05/1994

M. Jean-Pierre Demerliat attire l'attention de M. le ministre du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle sur la situation financière préoccupante des entreprises d'insertion, notamment en Haute-Vienne. Ces entreprises jouent un rôle fondamental dans notre société. Or, à ce jour, les fonds nécessaires aux directions départementales du travail et de l'emploi pour soutenir l'embauche de personnes en grande difficulté dans ces structures, connaissent non seulement une diminution mais restent bloqués au niveau central. Ce dispositif de lutte contre l'exclusion constitue pourtant l'une des rares dépenses publiques actives. En effet, le financement d'un poste d'insertion par la puissance publique (soit environ 65 000 francs) reste inférieur à un contrat emploi solidarité qui coûte 72 000 francs à l'Etat. Par ailleurs, ces structures, grâce aux liens qu'elles entretiennent avec des entreprises classiques, sont de véritables portes de sortie vers l'emploi. Aussi, lui demande-t-il de bien vouloir prendre les mesures indispensables au soutien des entreprises d'insertion afin qu'elles puissent répondre efficacement aux besoins d'un grand nombre de nos concitoyens en situation d'excusion.

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Réponse du ministère : Travail publiée le 07/07/1994

Réponse. - Le Gouvernement est très attaché à la formule des entreprises d'insertion. Elles offrent, en effet, une possibilité d'insertion sociale et professionnelle à des personnes en grande difficulté, en leur proposant une intégration dans une entreprise où elles bénéficient d'un encadrement adapté. Leur action doit être confortée. A ce titre, deux circulaires interministérielles récentes s'efforcent de favoriser le partenariat entre les structures d'insertion et les entreprises et artisans, en incitant les maîtres d'ouvrage publics à prévoir des clauses d'insertion professionnelle dans leur appels d'offre, et en autorisant les entreprises d'insertion à s'inscrire au répertoire des métiers. Sur le plan budgétaire, le ministère du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle poursuit son effort en faveur des entreprises d'insertion : les crédits sont en augmentation en 1994, puisqu'ils sont passés, après régulation budgétaire, de 232 millions de francs en 1993 à 262 millions de francs en 1994. Les dotations déléguées à ce jour permettent d'ores et déjà d'assurer le renouvellement des conventions de toutes les structures existantes en 1993. En outre, une dotation complémentaire, qui sera envoyée dès le rattachement des crédits de report de l'exercice 1993, a été notifiée début mai aux directions départementales du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle, pour accompagner la création de nouvelles structures en 1994. Enfin, l'insertion par l'activité économique est un axe privilégié des démarches contractuelle qui associent l'Etat et les collectivités territoriales. Ainsi, le Gouvernement a négocié avec la commission européenne une pérennisation du dispositif des plans locaux d'insertion économique, jusqu'alors expérimental, en la classant, de même que l'ensemble du champ de l'insertion par l'économique des personnes menacées d'exclusion, au premier rang des priorités éligibles à l'objectif 3 du fonds social européen, qui couvre la période 1994-1999.

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