Question de M. VOILQUIN Albert (Vosges - RI) publiée le 14/04/1994

M. Albert Voilquin attire, une fois de plus, l'attention de M. le Premier ministre sur le maintien de l'heure dite d'été à notre pays, et qui, qu'on le veuille ou non, nous met deux heures en avance sur l'heure solaire. Le bon sens exigeant que l'homme vive en tenant compte de la nature et du soleil, il est évident que cela crée des perturbations chez de nombreuses personnes, et n'est pas facteur d'économie d'énergie. Il lui demande si l'on en terminera bientôt avec des mesures allant à l'encontre de la vie naturelle.

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Réponse du ministère : Premier ministre publiée le 02/06/1994

Réponse. - Appliquée dans les îles britanniques depuis la Première guerre mondiale et en Italie depuis 1966, l'heure d'été a été introduite dans l'ensemble des pays de l'Union européenne à la fin des années 1970 (en France en 1976). Cette mesure, qui est très largement pratiquée dans l'ensemble de l'Europe ainsi qu'en Amérique du Nord et du Sud, a été adoptée principalement pour économiser l'énergie par une diminution du chauffage et de l'éclairage en soirée. L'efficacité de cette mesure en matière d'économie d'énergie est actuellement quelque peu remise en cause, sans qu'aucun argument suffisamment convaincant ne soit actuellement fourni. Par contre, selon des études britanniques, ce décalage horaire qui entraîne un éclairement plus tardif en fin de journée serait un facteur favorisant la diminution des accidents de la circulation. Il est vrai par ailleurs que ce décalage entraîne un certain nombre de perturbations dans les rythmes de vie auxquels certaines catégories de population (enfants, personnes âgées, agriculteurs) semblent particulièrement sensibles. Le système de l'heure d'été est harmonisé actuellement au niveau européen et il ne peut être question pour un pays de l'Union européenne de prendre des mesures unilatérales (sous peine d'engendrer d'importantes difficultés, notamment dans le secteur des transports). La nécessité d'une cohérence des systèmes horaires dans l'Union européenne, et plus largement à l'échelle du continent, participe en effet à la liberté des échanges et de la libre circulation des citoyens que se donne pour objectif l'Union européenne. Dans l'élaboration de la nouvelle directive, le Gouvernement a été animé par le double souci de maintenir cette cohérence, et donc de ne pas nous désolidariser de nos partenaires qui ne sont actuellement pas en faveur d'une remise en cause du système de l'heure d'été, et de provoquer un examen complet, au niveau communautaire, de l'impact de l'heure d'été. La France a obtenu une réduction de la durée de validité de la directive à trois ans, c'est-à-dire jusqu'en 1997, avec harmonisation des dates de passage à l'heure d'hiver par rapport aux pays anglosaxons dès 1996, et surtout un engagement clair de la commission à soumettre à un examen approfondi, en colaboration avec les milieux intéressés et les experts nationaux des Etats membres, les répercussions économiques et non économiques du passage de l'heure d'été à l'heure d'hiver et vice-versa ainsi que l'application de l'heure d'été en tant que telle, de manière à disposer de l'évaluation la plus complète possible notamment en ce qui concerne la consommation d'énergie, la santé publique, les conditions de travail et modes de vie, l'agriculture, la protection de l'environnement, la sécurité routière et les industries du tourisme et des loisirs. C'est sur la base du rapport que la commission remettra sur ce point au Conseil et au Parlement européen avant le 1er janvier 1996 que pourra être débattu l'avenir du système de l'heure d'été.

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