Question de M. GOETSCHY Henri (Haut-Rhin - UC) publiée le 24/03/1994

M. Henri Goetschy constate que l'enseignement des langues étrangères est devenu, dans un monde de communication intense, un élément essentiel de formation et un besoin prioritaire de notre économie. Il demande à M. le ministre de l'éducation nationale quels efforts nouveaux de formation des maîtres il envisage pour que l'enseignement du chinois, langue nationale de la Chine, dont la population à l'aube du troisième millénaire sera de près de 20 p. 100 de la population mondiale, et dont l'économie sera de l'ordre de un dixième du PIB mondial soit à l'avenir plus présent dans notre enseignement secondaire, notamment comme première ou seconde langue étrangère. La présence d'une nombreuse communauté asiatique, notamment d'origine chinoise, à Paris, devrait faciliter la formation de professeurs. Il est regrettable en effet que la langue de la première communauté de la planète soit reléguée au rang de langue rare dans notre système scolaire et universitaire. Un effort significatif devrait également pouvoir être fait en direction de la langue japonaise dont nous connaissons l'importance économique pour nos exportations. La volonté, soutenue par une meilleure information des familles, de ne plus accepter systématiquement le monopole de fait de l'anglo-américain comme première ou seconde langue étrangère dans l'enseignement secondaire devrait mener à une plus large offre de langues vivantes dont le chinois, et le japonais, à partir du collège.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 20/10/1994

Réponse. - Le développement de l'enseignement des langues vivantes constitue, dans la perspective de la préparation des jeunes au monde moderne, une des préoccupations majeures du ministre de l'éducation nationale. Il importe de souligner que le système éducatif français, avec douze langues au collège et quatorze au lycée, présente en ce domaine l'offre la plus large tant au niveau des pays de l'Union européenne qu'au niveau mondial. Cette particularité est aussi une richesse de notre système d'enseignement qu'il convient de maintenir et de développer, notamment en favorisant le choix par tous les élèvves d'une deuxième ou troisième langue. Au collège, tous les élèves peuvent choisir une deuxième langue à partir de la classe de quatrième. Dans le cadre de la rénovation pédagogique des lycées, les mesures prises pour renforcer la place des langues vivantes, en particulier des langues 2 et 3, sont de nature à développer l'offre et la demande en faveur de celles qui sont actuellement les moins enseignées. En classes de première et terminale, tous les élèves de la voie générale mais aussi de la voie technologique pourront choisir une deuxième langue vivante soit en tant qu'enseignement obligatoire, soit en tant qu'option en fonction des séries. Un effort particulier a été fait pour les élèves des séries " littéraire " et " économique et sociale " qui peuvent, s'ils le souhaitent, acquérir un profil " lettres-langues " ou " économie-langues " en choisissant une troisième langue vivante au titre de l'enseignement de spécialité, évaluée au baccalauréat avec un coefficient significatif. Enfin, de nouvelles sections européennes et internationales sont ouvertes ; elles permettent l'apprentissage d'autres disciplines dans une langue vivante étrangère et tendent à un véritable bilinguisme. A l'appui de ce dispositif qui apporte des améliorations notables en faveur de l'enseignement des langues vivantes, des instructions ont été données aux recteurs pour leur demander de veiller à ce que l'offre diversifiée des langues soit maintenue dans les collèges et les lycées au sein de chaque bassin de formation. Les chefs d'établissement seront sensibilisés en particulier à la nécessité de préserver l'enseignement de langue vivante 3, permettant ainsi de maintenir la place des langues qui sont surtout choisies à ce titre. En outre, une des dispositions du " nouveau contrat pour l'école " prévoit que les lycéens, souhaitant poursuivre l'apprentissage d'une langue vivante étrangère qui ne leur est pas offerte en option dans leur lycée pourront bénéficier de cours organisés avec l'assistance du Centre national d'enseignement à distance. L'ensemble de ces mesures devrait contribuer au développement de l'enseignement du chinois et du japonais dans le secondaire.

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