Question de M. COLLET François (Paris - RPR) publiée le 17/03/1994

M. François Collet expose à M. le ministre des affaires étrangères que chaque jour des millions de nos compatriotes voient apparaître sur leur écran de télévision des véhicules de l'armée française, appartenant à des contingents mis à disposition des Nations Unies, et qui portent le sigle de l'instance internationale en langue anglaise " UN ". La langue française, au même titre que l'anglais, est l'une des langues officielles des Nations Unies. Les contingents fournis par la France sont souvent parmi les plus nombreux, notamment dans l'ex-Yougoslavie où notre langue est aussi connue que celle de Shakespeare. Lors d'interventions dans les pays de tradition francophone comme le Cambodge ou le Liban, une telle anomalie apparaît plus choquante encore. Il demande donc que notre diplomatie intervienne fermement auprès de l'ONU afin d'obtenir le respect de l'égalité de l'emploi des langues officielles de l'Organisation.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 26/05/1994

Réponse. - L'honorable parlementaire a bien voulu attirer l'attention du ministre des affaires étrangères sur la place du français aux Nations Unies. Le ministre partage la préoccupation exprimée par l'honorable parlementaire et peut l'assurer que les services compétents de son département ministériel sont particulièrement vigilants en la matière. Ils veillent en premier lieu au respect des règles applicables en matière d'usage des langues officielles et de travail des Nations Unies et s'élèvent contre tout manquement à ces règles, qu'elles portent sur l'interprétation, la traduction, la diffusion de la documentation. La France a ainsi notamment obtenu du secrétariat des Nations Unies qu'il précise que l'anglais et le français sont les langues de travail de toutes les opérations de maintien de la paix, l'usage d'une autre langue officielle pouvant toutefois être recommandée en fonction des conditions locales (par exemple l'espagnol pour l'ONUSAL, au Salvador). S'agissant des inscriptions figurant sur les véhicules, les raisons invoquées par le secrétariat des Nations Unies en faveur du choix de l'anglais (" UN ") renvoient à des considérations de sécurité des troupes, le sigle en question étant celui qui est universellement reconnu et donc par les belligérants comme étant celui des Nations Unies. Pour sa part, la France veille à ce que ses contingents mis à disposition des Nations Unies, fassent usage du français, dans toute la mesure du possible (efficacité opérationnelle). L'action de mon département ministériel vise également à encourager le recrutement par les Nations Unies de fonctionnaires francophones, en particulier dans les agences ou institutions où ils sont notoirement sous-représentés. La place de notre langue aux Nations Unies tient en effet à cette présence francophone. Elle repose également sur la volonté des pays qui partagent avec nous l'usage du français de faire respecter son statut. Aussi, la France a-t-elle mobilisé sur cette question ses partenaires francophones, à l'occasion du récent sommet de l'Ile Maurice.

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