Question de M. MÉLENCHON Jean-Luc (Essonne - SOC) publiée le 10/03/1994
M. Jean-Luc Mélenchon attire l'attention de M. le ministre de l'industrie, des postes et télécommunications et du commerce extérieur sur la situation du laboratoire situé à Longjumeau de la société Procter et Gamble. Cette entreprise prévoit de fermer son département de recherche et developpement situé à Longjumeau pour le rapatrier aux Etats-Unis. Trente emplois sont remis en question. Au mieux, un certain nombre de chercheurs devront s'expatrier aux USA, et d'autres membres du personnel seront mis en préretraite. Mais Procter et Gamble ne reclassera pas tous les salariés, et des licenciements nets sont à prévoir. La société prétend que le transfert outre-Atlantique des résultats des travaux des chercheurs français coûte trop cher, ce qui est assez étonnant à l'heure où la communication en temps réel ne cesse de se développer. La décision de Procter et Gamble est d'autant plus surprenante qu'il ressort du dossier économique que sa filiale française a doublé son chiffre d'affaires en 1993, et fait un bénéfice de 2 millions de francs. De plus, le laboratoire de Longjumeau semble avoir été particulièrement efficace ces dernières années : trois molécules élaborées à Longjumeau ont été retenues par l'entreprise pour son développement quand une seule provenait du laboratoire américain. La logique ici est de considérer la France comme un simple marché pour écouler des produits conçus et fabriqués ailleurs. Cela est tout à fait dommageable pour notre pays qui ne peut laisser sans réagir ses activités de pointe fuir à l'étranger. Il faut garder à l'esprit que le laboratoire de Longjumeau contribue, à son modeste niveau, au maintien du niveau général de formation de la main-d'oeuvre qui est, nous le savons, un facteur essentiel de la croissance. Sur le plan local, il est à craindre que la fermeture du laboratoire de Longjumeau ne soit le prélude à un désengagement plus important de l'entreprise. Il a déjà été annoncé que d'ici à l'an 2000, les autres activités développées sur le site actuel et qui occupent aujourd'hui 120 personnes, seront transférées sur d'autres sites. Pour cette ville déjà pauvre en emplois industriels, c'est un des principaux employeurs qui serait amené à disparaître. Aussi, il lui demande d'utiliser tous les moyens dont le Gouvernement dispose pour éviter cette opération.
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Réponse du ministère : Industrie publiée le 21/04/1994
Réponse. - La société Procter et Gamble, spécialisée dans la grande consommation, a décidé depuis quelques années de se diversifier dans le domaine pharmaceutique. Dans ce cadre, elle a acquis en France les laboratoires Nativelle spécialisés dans le traitement de l'insuffisance cardiaque. Procter et Gamble, s'il est un des leaders mondiaux de produits de grande consommation, n'est aujourd'hui que le 80e producteur mondial dans l'industrie pharmaceutique. Afin d'obtenir la taille critique en recherche-développement, le groupe a décidé de regrouper ses efforts aux Etats-Unis (2 500 personnes). Le centre de recherche en cardiologie regroupait 30 personnes. Il a été proposé aux chercheurs d'aller travailler aux Etats-Unis. En ce qui concerne le reste du personnel, 15 ont été intégrés dans le reste du groupe, et une dizaine devra sans doute être licenciée.
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