Question de M. PAGÈS Robert (Seine-Maritime - C) publiée le 03/02/1994
M. Robert Pagès appelle l'attention de M. le ministre de l'industrie, des postes et télécommunications et du commerce extérieur sur les inquiétudes des salariés du centre de production thermique EDF du Havre et particulièrement ceux de la tranche 3. La direction s'apprête, en effet, à prendre toutes les dispositions techniques pour que cette tranche soit arrêtée définitivement. Elle entre pourtant dans tout le processus de production nationale et elle a une importance évidente sur la fourniture permanente d'une électricité de bonne qualité au moindre coût pour l'ensemble des usagers (tant domestiques qu'industriels). Cette unité de 600 MW/h mise en service en 1973 devait faire l'objet de travaux lui permettant de jouer son rôle pour les vingt ans à venir. Or la direction d'EDF, prétextant du déclin industriel, de la fiabilité du nucléaire (75 p. 100 de l'énergie produite) et d'une bonne hydraulicité, a décidé de se séparer de cet outil pour une durée indéterminée. Considérant la vulnérabilité de la production électrique sur la base nucléaire, l'inconstance de l'hydraulicité et l'évidente nécessité de la reprise de l'activité industrielle, il lui demande quelles mesures il compte prendre pour pérenniser la nécessaire diversification des moyens de production électrique, assurer la fiabilité du système de production d'électricité du service public et inciter la direction d'EDF à engager rapidement les travaux prévus et votés par le conseil d'administration d'EDF en 1992 sur la tranche 3 du Havre.
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Réponse du ministère : Industrie publiée le 21/04/1994
Réponse. - Electricité de France doit satisfaire la demande d'électricité, au meilleur coût. Elle doit donc faire fonctionner les centrales par coûts croissants de production, ce qui place les centrales thermiques classiques après les centrales hydrauliques fonctionnant au fil de l'eau et les centrales nucléaires. Le contexte économique actuel est marqué par une stagnation de la demande, une surcapacité de la production électrique d'origine nucléaire, et une très bonne hydraulicité. Dans ces conditions, les tranches thermiques classiques, dont le coût de production est élevé, n'ont pratiquement pas été sollicitées cet hiver, et ne devraient pas l'être davantage au printemps. Electricité de France a prévu, pour le site du Havre, un programme de travaux destinés à améliorer la protection de l'environnement. Ce programme devrait débuter cette année. Il s'agira d'équiper les tranches II et IV, au charbon, de dispositifs de désulfuration et de dénitrification. Ces investissements, de l'ordre de 800 millions de francs, devraient avoir des retombées importantes sur le tissu industriel local ; Electricité de France sera en effet amenée à effectuer des appels d'offres pour la réalisation de ces travaux. EDF mène actuellement une étude d'optimisation de son parc de production, en tenant compte à la fois des contraintes des réseaux et des perspectives de la demande ; le devenir de la tranche III de la centrale thermique du Havre est donc à l'examen.
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