Question de Mme BEAUDEAU Marie-Claude (Val-d'Oise - C) publiée le 27/01/1994

Mme Marie-Claude Beaudeau attire l'attention de Mme le ministre d'Etat, ministre des affaires sociales, de la santé et de la ville, sur l'importance de l'information, l'éducation, la formation médicale en matière de prévention contre la maladie alcoolique. Elle lui demande si elle n'estime pas nécessaire dans ce domaine d'envisager une véritable formation en alcoologie de tous les étudiants en médecine et de tous les étudiants des professions sociales et paramédicales : infirmières, travailleurs sociaux, éducateurs de tous secteurs, ainsi que la mise en place de programmes de perfectionnement et de formation continue pour tous ces personnels. Elle lui demande quelles mesures elle pourrait envisager pour l'intégration obligatoire, dans les programmes de l'éducation nationale et dans tous les cycles scolaires, d'un enseignement de l'hygiène alimentaire par des pédagogies adaptées et attractives.

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Réponse du ministère : Affaires sociales publiée le 09/06/1994

Réponse. - La lutte contre l'alcoolisme repose sur la mise en oeuvre de nombreuses actions. L'information et l'éducation sont un élément important de la prévention de la consommation excessive d'alccol et de la maladie alcoolique. Elles reposent sur des actions qui doivent commencer en milieu scolaire, mais aussi se poursuivre dans l'ensemble du tissu social. A côté des professionnels de la lutte contre l'alcoolisme ou des professionnels de l'éducation pour la santé qui développent des actions dans ces différents milieux, il est important de sensibiliser les autres professionnels susceptibles de constituer des relais pour la transmission de ces savoirs, pour sensibiliser les jeunes à la prévention et pour aider le plus tôt possible les personnes qui connaissent des difficultés avec l'alcool. Ces différents acteurs se trouvent, de manière non exclusive, à la fois dans le milieu éducatif, le milieu du travail social et le milieu sanitaire. Leurs interventions se situent à des niveaux différents, de la sensibilisation à la prise en charge, de la prévention primaire à la prévention des complications individuelles, sociales ou sanitaires et collectives, familiales en particulier. Dans le domaine des professionnels de la santé, l'alcoologie est enseignée notamment aux infirmières et aux médecins dans le cadre de leur cursus de formation initiale. Cet enseignement recouvre à la fois les conséquences physiques et psychologiques de l'alcoolisme et sa dimension plus globale d'un point de vue de santé publique. Cependant, la prise en charge d'une personne en difficulté avec l'alcool relève pour beaucoup de la capacité à établir une relation thérapeutique et c'est dans ce but qu'un enseignement spécialisé existe dans le cadre de diplômes universitaires d'alcoologie ouverts à des médecins et des non-médecins et de capacités de toxicomanie, d'alcoologie et de tabacologie réservés aux médecins thésés. Par ailleurs, l'alcoologie est un des thèmes prioritaires des formations continues destinées en particulier aux médecins généralistes. Dans le champ social, la problématique liée à l'alcool est abordée différemment, plus sous l'angle des conséquences sociales que sous l'angle sanitaire. De nombreux travailleurs sociaux, confrontés aux problèmes d'exclusion et de résinsertion ont bénéficié de formation ou de soutien par des professionnels de l'alcoologie. Ces actions de formation doivent être poursuivies. Au niveau plus général des programmes de l'éducation nationale, la prévention de l'alcoolisme est abordée dans le cadre plus général de l'hygiène alimentaire et de l'hygiène de vie. Par ailleurs, des associations de prévention peuvent intervenir directement sur ce thème.

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