Question de M. TAITTINGER Pierre-Christian (Paris - U.R.E.I.) publiée le 27/12/1990

M. Pierre-Christian Taittinger demande à M. le ministre de la culture, de la communication et des grands travaux si les situations explosives qui se rencontrent dans de nombreuses villes françaises ne s'expliquent pas par une absence de projet culturel, susceptible d'intéresser en particulier les plus jeunes. La grande inégalité de notre temps se situe sur le plan culturel. Elle va malheureusement en s'accentuant malgré les efforts conduits par les gouvernements successifs depuis vingt ans.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 17/09/1992

Réponse. - L'action conduite par le ministère chargé de la culture s'inscrit pleinement dans le cadre des priorités gouvernementales relatives à la lutte contre toutes les formes d'inégalité. Les arts et la culture sont les premières richesses de notre civilisation. Il est effectivement essentiel que chacun puisse y accéder, à sa convenance, et donc de réduire encore le poids des contraintes économiques, des barrières sociales ou des disparités géographiques. Pour répondre à ce grand enjeu, l'action du ministère chargé de la culture est menée avec le souci constant d'atteindre les plus hauts niveaux de qualité et d'exigence artistiques : elle s'appuie en premier lieu sur la volonté croissante des collectivités territoriales d'intégrer la dimension culturelle dans la gestion de la vie locale. Chaque jour de nouveaux lieux s'ouvrent à la population, contribuant à densifier le maillage culturel du territoire, à l'exemple des 1 000 lieux de lecture ou de cinéma ouvertsdepuis dix ans. La demande en terme d'équipements professionnels à vocation culturelle qui s'exprime jusqu'aux communes les plus modestes est considérable ; partout la France est à l'écoute de ses talents ; les villes, les départements, les régions disposent souvent d'un potentiel d'accueil et d'intervention exceptionnel. Le ministère participe à cet élan avec le rééquilibrage de son action entre Paris et les régions. Sa présence sur l'ensemble du territoire a été confortée grâce à la constitution de véritables équipes dans chaque direction régionale des affaires culturelles afin d'être partout disponible pour aviver et soutenir les démarches partenariales de qualité avec les collectivités, le monde associatif et le secteur économique ; l'ouverture des champs artistiques est un atout essentiel de ce redéploiement social et géographique. Sous l'impulsion du ministère, droit de cité a été ainsi donné aux musiques nouvelles, à la danse contemporaine, à la création audiovisuelle, à la photographie, à la bande dessinée, au design, à la mode... De grands rendez-vous populaires réunissent chaque année praticiens de métiers et amateurs (fête de la musique, de la photo, portes ouvertes dans les monuments historiques...). Les trois avancées ainsi définies, alliées au souci de porter la culture et les oeuvres au plus près de la vie de chacun, ont produit une impulsion nécessaire pour l'irrigation artistique et culturelle. Il faut aujourd'hui consolider l'action entreprise et parvenir à toucher ceux qui sont encore exclus des richesses de l'art. L'éducation culturelle et artistique des jeunes, dont l'importance est primordiale pour vaincre les inégalités, a fait l'objet d'un effort considérable grâce à la mise en oeuvre, notamment, d'une loi relative aux enseignements artistiques. En complément d'une action déterminée en faveur des politiques de formation et d'insertion promulguées par le Gouvernement, des actions innovantes ont été développées à destination des publics spécifiques. Une étroite collaboration avec les ministres chargés de la justice, de la solidarité, de l'agriculture,... a permis à de nouveaux publics de découvrir, sous des formes adaptées la diversité des arts et de la culture. Un effort particulier est réalisé dans le cadre de la politique de la ville pour que la culture joue pleinement son rôle dans l'intégration des populations les plus démunies. Les jumelages entre établissements culturels et zones d'éducation prioritaires sont vivement encouragés. Le développement culturel, porteur d'une identité et d'une expression pour les habitants des quartiers, doit être engagé bien au-delà d'une approche pensée en termes d'occupation des jeunes. On ne doit pas en attendre uniquement une richesse de convivialité qui serait sans relation décisive avec un enracinement réel des populations au sein de notre société. Le ministère chargé de la culture, pour sa part, ne limite pas son action dans les quartiers à ses missions traditionnelles : soutien et promotion de la création contemporaine, conservation et diffusion du patrimoine, qui restent nécessaires mais ne répondent pas complètement à la demande des élus, des responsables éducatifs, socio-culturels et associatifs aux prises avec le quotidien urbain. Face à des jeunes en quête d'existence et des citoyens en quête d'humanité, le discours de la culture doit dépasser les seuls critères de l'excellence artistique et de la qualité professionnelle afin de favoriser un accès à la culture et, en écho, une reconnaissance sociale de ces publics. Undéveloppement culturel bien mené apporte à chacun une exigence face à la vie et à ses mutations dans tous les domaines. Il concerne la part de sensible et d'affectif qui peut s'opposer à une situation d'échec, permet de se découvrir soi-même et de se situer dans le monde. La culture devient alors le préalable à un épanouissement personnel ou collectif, un vecteur important d'insertion sociale, le moyen privilégié d'un accès à l'éducation et à la formation professionnelle. Elle offre aux personnes en difficulté les moyens de s'insérer, de se qualifier, de s'inscrire dans une dynamique de partage des savoirs. Au sein du ministère de l'éducation nationale et de la culture, c'est la délégation au développement et aux formations qui est chargée de favoriser l'accès d'un public toujours plus large aux oeuvres et à la culture. Créée en février 1990, elle impulse, coordonne, met en relation, mais aussi invente de nouvelles formes d'action en étroite relation avec les directions régionales des affaires culturelles. ; pour les habitants des quartiers, doit être engagé bien au-delà d'une approche pensée en termes d'occupation des jeunes. On ne doit pas en attendre uniquement une richesse de convivialité qui serait sans relation décisive avec un enracinement réel des populations au sein de notre société. Le ministère chargé de la culture, pour sa part, ne limite pas son action dans les quartiers à ses missions traditionnelles : soutien et promotion de la création contemporaine, conservation et diffusion du patrimoine, qui restent nécessaires mais ne répondent pas complètement à la demande des élus, des responsables éducatifs, socio-culturels et associatifs aux prises avec le quotidien urbain. Face à des jeunes en quête d'existence et des citoyens en quête d'humanité, le discours de la culture doit dépasser les seuls critères de l'excellence artistique et de la qualité professionnelle afin de favoriser un accès à la culture et, en écho, une reconnaissance sociale de ces publics. Undéveloppement culturel bien mené apporte à chacun une exigence face à la vie et à ses mutations dans tous les domaines. Il concerne la part de sensible et d'affectif qui peut s'opposer à une situation d'échec, permet de se découvrir soi-même et de se situer dans le monde. La culture devient alors le préalable à un épanouissement personnel ou collectif, un vecteur important d'insertion sociale, le moyen privilégié d'un accès à l'éducation et à la formation professionnelle. Elle offre aux personnes en difficulté les moyens de s'insérer, de se qualifier, de s'inscrire dans une dynamique de partage des savoirs. Au sein du ministère de l'éducation nationale et de la culture, c'est la délégation au développement et aux formations qui est chargée de favoriser l'accès d'un public toujours plus large aux oeuvres et à la culture. Créée en février 1990, elle impulse, coordonne, met en relation, mais aussi invente de nouvelles formes d'action en étroite relation avec les directions régionales des affaires culturelles.

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