Question de M. HURIET Claude (Meurthe-et-Moselle - UC) publiée le 29/11/1990

M. Claude Huriet interroge M. le ministre d'Etat, ministre des affaires étrangères, sur l'opportunité qu'il y aurait à saisir le conseil de sécurité de l'O.N.U. quant à la mise en place d'un embargo des routes qui alimentent les différents maquis cambodgiens. En effet, la cessation de fournitures continues d'armes au travers des pays voisins du Cambodge permettrait à n'en point douter, un apaisement du conflit et faciliterait la reprise et l'aboutissement du dialogue entre les parties prenantes. En outre, cet embargo serait assez facile à réaliser, dans la mesure où l'alimentation en armes se fait principalement par trois routes frontières. En conséquence, il lui demande de lui indiquer la suite qu'il entend donner à cette proposition.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 14/03/1991

Réponse. - Comme le sait l'honorable parlementaire, la France, convaincue que la question du Cambodge ne pourrait trouver de réponse satisfaisante par la voie des armes, a toujours prôné la recherche d'une solution politique négociée. Dans ce but, le Gouvernement français a déployé tout au long du conflit des efforts diplomatiques constants. Paris est ainsi devenu le lieu privilégié reconnu de tous des négociations internationales sur le Cambodge, comme en témoignait encore les 21 et 22 décembre dernier la présence à Paris du Conseil national suprême composé des dirigeants de l'ensemble des tendances politiques cambodgiennes, pour une réunion de concertation autour de M. Roland Dumas et de son homologue indonésien, M. Ali Alatas, coprésidents de la Conférence de Paris sur le Cambodge. Prêt à tout mettre en oeuvre pour ramener la paix dans ce pays, le Gouvernement a attentivement examiné la proposition de l'honorable parlementaire. Il ressort de cet examen qu'une saisine du Conseil de sécurité sur le sujet évoqué offre peu de chances d'aboutir. En effet, la présence, au titre de membres permanents, de pays qui alimentent militairement les parties en présence dans les deux camps - notamment la Chine et l'Union soviétique - rendrait toute démarche semblable à celle que vous proposez inopérante. D'autre part, l'étendue de la frontière khméro-thaïlandaise, de même que vietnamo-cambodgienne, empêcherait de mener à bien un contrôle efficace de la multitude de pistes qui la traversent. La France poursuivra son action pour qu'une paix durable s'installe dans ce pays qui n'a que trop souffert de la loi des armes et pour que le peuple cambodgien puisse enfin décider de son propre destin et du gouvernement qu'il souhaite voir s'installer à Phnom-Penh, par la voie d'élections libres et équitables et à l'abri de toute tentative d'intimidation.

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