Question de M. SOUFFRIN Paul (Moselle - C) publiée le 29/11/1990

M. Paul Souffrin signale à M. le ministre de l'industrie et de l'aménagement du territoire que l'unité de Dieuze a été cédée par Norsolor à Atochem. La direction de cette usine a annoncé, le 12 septembre 1990, une série de mesures visant à réduire, en 1991, productions, capacités de production et effectif salarié. Il s'agit donc de la poursuite du processus de liquidation du site, entamé il y a quelques années déjà par Norsolor. Les salariés, leurs représentants, les élus locaux sont une nouvelle fois placés dans l'ignorance de la stratégie du groupe Atochem, pour ce qui concerne la filière polystyrène notamment et devant le fait accompli de décisions particulièrement graves pour l'avenir industriel du site et l'emploi. En conséquence, il lui demande de bien vouloir lui préciser quelle est la stratégie du groupe Atochem et ses conséquences pour l'unité de Dieuze.

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Réponse du ministère : Industrie publiée le 29/08/1991

Réponse. - Le regroupement des activités chimiques d'Orkem et d'Atochem a placé la nouvelle société au deuxième rang des producteurs européens de polystyrène avec quatre sites en France : Gonfreville, Carling-Saint-Avold, Dieuze et Ribécourt. Elle dispose, en outre, de deux sites à l'étranger : Stalybridge en Grande-Bretagne et Pratt de Llobregat en Espagne. L'usine de Dieuze, qui emploie actuellement 242 personnes, proche du complexe de Carling-Saint-Avold, dont elle dépend notamment pour ses approvisionnements en styrène, exerce deux activités principales : la production de polystyrène compact, avec une capacité de l'ordre de 70 000 tonnes par an sur quatre lignes, selon un procédé " suspension " d'origine P.C.U.K. exploité depuis 1969, et un atelier de 17 000 tonnes par an, comportant deux lignes, selon le procédé " masse " Uniplast, dont C.D.F.-Chimie avait acquis la licence en 1974 ; une production de chimie minérale (chlorure de baryum), qui se situe dans le cadre d'une coopération avec un partenaire allemand. S'agissant de l'activité polystyrène en France, il convient de distinguer la fabrication de polystyrène expansible, uniquement assurée à Ribécourt (75 000 tonnes par an), et celle de polystyrène compact, répartie sur les quatre sites avec deux pôles principaux en Moselle, en aval immédiat de sources d'approvisonnement en styrène monomère. Dès 1989, Orkem avait en effet engagé une procédure de réorganisation complète de son dispositif de production. Celle-ci s'est traduite notamment par la réalisation de deux lignes de 50 000 tonnes par an à Carling, selon le procédé polymérisation du système en masse. Les lignes dont le démarrage interviendra tout prochainement sont conçues pour ménager la possibilité d'un doublement. Lors de la définition de ce projet destiné à assurer la vocation européenne de la chimie lorraine, dans le cadre du plan d'avenir Carling-Saint-Avold, il était acquis que le mise en service de ces unités entraînerait l'arrêt des ateliers de polystyrène de Ribécourt (55 000 tonnes par an) et la réduction de la production de Dieuze. Les études engagées par Atochem sur la compétitivité de ses différentes installations de base ont effectivement confirmé l'importance des handicaps qui affectent le site de Dieuze. Elles ont aussi montré l'impossibilité de mettre ces outils industriels au niveau des unités plus performantes, pour des raisons diverses, par les procédés utilisés, la qualité des produits, la taille ou la proximité des matières premières, unités implantées aussi bien par le groupe que par ses concurrents au cours des dernières années. Les conclusions de ces études ont été portées à la connaissance du comité central d'entreprise le 13 juin 1991. En accord avec le contrat pluriannuel, récemment négocié avec le principal intervenant européen et sous réserve de la confirmation de la viabilité de cette politique par des études économiques, Atochem envisage de concentrer l'activité du site sur l'élaboration du chlorure de baryum et de dérivés sulfurés. Des investissements complémentaires devront être réalisés pour développer un atelier de fabrication de compounds spéciaux de polystyrène et de polypropylène. Ces dispositions qui avaient été retardées autant qu'avait pu le permettre la conjoncture favorable des dernières années ne conduisent toutefois qu'au maintien d'un peu plus de soixante emplois. La société Atochem s'attachera en conséquence à atténuer les projudices de cette situation aussi bien par les reclassements et les mesures sociales qui seront proposés au personnel que par le renforcement des actions régionales de diversification industrielle avec l'appui des moyens du groupe Elf-Aquitaine dont elle est filiale, et notamment de la société financière de conversion Sofrea. ; personnel que par le renforcement des actions régionales de diversification industrielle avec l'appui des moyens du groupe Elf-Aquitaine dont elle est filiale, et notamment de la société financière de conversion Sofrea.

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