Question de M. COLLETTE Henri (Pas-de-Calais - RPR) publiée le 25/10/1990

M. Henri Collette appelle l'attention de M. le ministre délégué à la santé sur une récente étude du ministère de la santé faisant apparaître que les Français, s'ils veillent globalement aux vaccinations de leurs enfants, restent négligents pour eux-mêmes, en oubliant notamment de faire les rappels nécessaires. Or, si quatre vaccins restent obligatoires, d'autres sont recommandés. Ces pathologies n'ont pas totalement disparu et restent inscrites au calendrier vaccinal officiel, car l'on risque, en cessant d'utiliser les vaccins, de " voir le retour d'épidémies comme cela a été le cas en Grande-Bretagne avec la coqueluche ". Il lui demande donc la nature des initiatives qu'il envisage de prendre à cet égard.

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Réponse du ministère : Santé publiée le 17/01/1991

Réponse. - Dans la mesure de la disponibilité d'un vaccin ayant fait la preuve de son efficacité, la politique de prévention des maladies infectieuses présentant les plus graves conséquences pour la santé publique s'est longtemps fondée, en France, sur l'obligation légale de la vaccination qui a ainsi, dans la plupart des cas, apporté les résultats escomptés. Du fait de l'élévation sensible du niveau général d'éducation de la population, cette orientation propre à notre pays est désormais complétée, en ce qui concerne d'autres maladies transmissibles, par une approche qui fait appel à la responsabilité des citoyens, toujours très soucieux d'améliorer leur santé personnelle et qui renvoie à la notion de vaccinations recommandées que détaille le calendrier vaccinal. Le succès de cette démarche repose sur une action continue des différentes composantes des pouvoirs publics et demande sans cesse à être relancée. Pour sa part, le ministère chargé de la santé procède à l'édition, à 500 000 exemplaires, du calendrier vaccinal dans sa version révisée en 1990 et à sa diffusion auprès de toutes les structures publiques de santé, en particulier celles qui relèvent des conseils généraux et des municipalités, mais aussi auprès de tous les praticiens dont le rôle dans l'information des familles et des consultants est capital. Outre la mobilisation des multiples acteurs de santé publique qui, à un titre ou à un autre sur le terrain, sont susceptibles d'intervenir en faveur de la promotion de la vaccination correctement effectuée, en particulier chez les adultes, le ministère assure le financement d'actions de formation destinées aux médecins généralistes en vue de les bien préparer à leur activité de vaccinateurs. Enfin, à la faveur de campagnes d'information relatives à la vaccination en direction du grand public, le Gouvernement favorise la prise en charge la plus large possible, par les organismes de protection sociale qui sont bien conscients des gains financiers que représente ce type de prévention, des dépenses occasionnées par certaines vaccinations recommandées, la possibilité de remboursement étant, pour les assujettis, un puissant facteur d'incitation à la vaccination. Ainsi, ce dispositif global qui privilégie une pédagogie persuavive plutôt que la contrainte est de nature à mettre une société démocratique évoluée à l'abri du retour malencontreux d'épidémies de maladies infectieuses trop connues et évitables depuis longtemps.

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