Question de M. MILLAUD Daniel (Polynésie française - UC) publiée le 18/10/1990

M. Daniel Millaud rappelle à M. le ministre des départements et territoires d'outre-mer sa question n° 8479 parue au Journal officiel, Sénat, Débats parlementaires, questions, du 22 février 1990. Il lui demande à nouveau si les services de son ministère se sont préoccupés ou ont eu à connaître des problèmes que va poser la remontée du niveau des eaux de l'océan pour le système insulaire du Pacifique, phénomène aggravé par l'effet de serre et le réchauffement induit du climat, compliqué par les mouvements verticaux que l'on peut constater au niveau de certaines îles. Il suggère, si ce n'est déjà fait, que des moyens scientifiques en nombre suffisant réunissent les données nécessaires afin que soient établies et mises à la disposition des autorités locales élues des cartes de vulnérabilité des zones basses qui permettront de mesurer toutes les conséquences d'une variation du niveau marin sur l'environnement physique, humain, agricole et industriel du territoire de laPolynésie française.

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Réponse du ministère : Départements et territoires d'Outre-mer (DOM-TOM) publiée le 18/04/1991

Réponse. - L'honorable parlementaire a posé une question sur un sujet très complexe mais dont l'importance est fondamentale pour les îles du Pacifique. En effet, comme l'effet de serre et les mouvements verticaux au niveau de certaines îles, le phénomène de remontée des eaux du Pacifique est encore mal connu. Cependant la succession de cyclônes et de hautes marées, dont a été victime récemment la Polynésie française, l'érosion observée des berges intérieures des atolls, ont attiré l'attention des autorités françaises sur la nécessité de mieux connaître les raisons et les évolutions possibles de ces phénomènes afin d'en tenir compte dans la gestion des zones basses des îles du Pacifique. La complexité des mouvements des marées, les relations entre les îles et les plaques océaniques, exigent le recours à plusieurs sciences (géologie terrestre et marine, morphologie, hydrologie, climatologie) dont les spécialistes appartiennent à des organismes différents (O.R.S.T.O.M., B.R.G.M., C.I.R.A.D., I.F.R.E.M.E.R.). Le ministère des D.O.M.-T.O.M. a donc examiné la possibilité de coordonner ces organismes pour l'étude et le suivi du phénomène de montée des eaux dans le cadre d'un observatoire permanent de l'environnement du Pacifique doté des moyens nécessaires. Ce projet a été repris par le Conseil du Pacifique Sud le 17 mai dernier et le Président de la République a annoncé sa création lors de son voyage en Polynésie. Actuellement, les modalités de mise en place de cet organisme sont à l'étude. Il aurait une action régionale qui serait située pour partie en Polynésie française (en particulier pour l'étude des lagons et des coraux) et pourrait mener des actions en liaison avec la commission du Pacifique Sud (C.P.S.). Les élus des territoires d'outre-mer seront informés régulièrement de la mise en place de l'observatoire et de ses travaux. Par ailleurs, le Gouvernement recherche une coordination internationale avec les pays de la zone Pacifique qui mènent des investigations à ce sujet.

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