Question de M. D'AILLIERES Michel (Sarthe - U.R.E.I.) publiée le 11/10/1990

M. Michel d'Aillières s'interroge sur l'utilisation possible des livres de chimie et de physique destinés aux classes de sixième et cinquième des collèges, alors que ces disciplines viennent d'être supprimées des programmes scolaires de l'année 1990-1991 et que ces ouvrages déjà imprimés sont normalement destinés au pilon. Il demande à M. le ministre de la coopération et du développement s'il ne serait pas envisageable, afin de soutenir la francophonie dans le tiers monde qui manque cruellement de matériel éducatif, d'acheminer vers les pays les plus démunis les livres de classe français devenus obsolètes du fait des orientations nouvelles prises par M. le ministre de l'éducation nationale et souhaite connaître sa position à ce sujet.

- page 2178


Réponse du ministère : Coopération publiée le 10/01/1991

Réponse. - Le ministère de la coopération et du développement n'a pas jugé opportun après un examen attentif de ce dossier d'acheminer vers les pays d'Afrique relevant de sa compétence en matière d'aide au développement les manuels de physique et chimie des classes de sixième et cinquième, devenus obsolètes par suppression de l'enseignement de ces matières, pour les raisons suivantes : 1° la variété du catalogue français, la diversité des programmes nationaux, excluent qu'on aboutisse à une réponse adéquate par l'envoi de manuels collectés en France ; 2° par ailleurs, la programmation de l'équipement de l'école africaine relève désormais de négociations impliquant les Etats et leurs bailleurs de fonds ; ces négociations se fixent pour objectif une réponse à chaque fois conforme aux programmes locaux tout en fournissant progressivement, ce qui est un axe fondamental de la coopération française, une production harmonisée sur le sol africain des ouvrages scolaires ; 3° la profession éditoriale française, désormais totalement engagée aux côtés de ce département pour dynamiser l'édition africaine, en partenariat, consent un effort nouveau pour une production en Afrique de manuels adaptés, à faible coût et à tirages élevés, et envoyer massivement sur ce continent des ouvrages dont l'adéquation à la demande doit être vérifiée serait susceptible de compromettre l'engagement des éditeurs concernés. En résumé, le ministère de la coopération et du développement est actuellement engagé dans un effort important de soutien au manuel scolaire en Afrique qui répond aux besoins des Etats tout en respectant leurs programmes ; l'action ainsi mise en oeuvre tient compte de leurs contraintes et, de ce fait, exclut l'envoi massif en Afrique de ces livres devenus obsolètes. Mais il existe, cependant, une autre voie dans laquelle il convient de s'engager : celle de la coopération décentralisée dont le partenariat éducatif est pour l'enseignement en coopération une vivante illustration. Les jumelages entre écoles et circonscriptions scolaires permettent justement la mobilisation, quand le besoin en a été repéré, d'ouvrages et fournitures correspondant aux programmes à la requête des partenaires. Les subventions alors accordées par le département permettent de faire vivre de tels projets, de répondre précisément à une véritable demande et d'organiser au coup par coup le recueil et l'expédition des manuels, qu'une administration centrale n'a naturellement pas les moyens d'assurer, n'en ayant, comme on l'a vu, ni le dessein au plan de la politique sectorielle, ni les moyens techniques. L'expérience de quelque 200 dossiers vivants de partenariat montre qu'ils comprennent tous ou presque un volet d'équipement en manuels. Conçus comme de micro-projets de développement, ils ont l'avantage d'initier la communauté scolaire aux mécanismes de l'aide, en vérifiant sa pertinence, tout en satisfaisant l'élan caritatif et le souci légitime de réutiliser ce qui peut l'être de nos outils pédagogiques dans des pays qui peuvent en exprimer le besoin (cf. B.O.E.N. n° 32 du 6 septembre 1990).

- page 60

Page mise à jour le