Question de M. DILIGENT André (Nord - UC) publiée le 11/10/1990

M. André Diligent communique à M. le ministre délégué à la santé que lors de différentes rencontres avec des pédiatres, il lui a été signalé que le nombre de femmes enceintes, consommant de l'alcool, ne faisait que croître. Les pédiatres en constatent régulièrement les conséquences qui se manifestent sous différents aspects, notamment : déficiences intellectuelles entraînant l'échec scolaire, troubles du comportement avec pauvreté de jugement et impulsivité pouvant aboutir à des risques de délinquance dès l'adolescence. Dans certains pays étrangers, notamment aux Etats-Unis, à la demande du Gouvernement fédéral, une mise en garde est apposée sur les étiquettes de certaines boissons alcoolisées, sur les conséquences pour le bébé de la consommation d'alcool pour une femme enceinte. Il lui demande s'il ne serait pas utile de mener auprès des intéressées, une information plus précise et plus étendue qu'il serait possible d'insérer dans les documents transmis par les organismes sociaux lors d'une déclaration et d'un suivi de grossesse.

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Réponse du ministère : Santé publiée le 03/01/1991

Réponse. - Les méfaits de l'alcoolisation des parents sur leur descendance sont débattus depuis longtemps, qu'il s'agisse de l'effet direct de l'alcool sur les cellules reproductrices, des conséquences de l'alcool sur la vie familiale ou bien encore de l'alcoolisation de la mère pendant la grossesse. Les effets de la consommation d'alcool sur l'embryon et le foetus sont actuellement bien connus et se manifestent par des avortements spontanés, de la prématurité ou de la post-maturité, ou par le syndrome d'alcoolisme foetal ou embryo-foetopathie alcoolique. La prévention de ces pathologies passe par une diminution ou une suppression de la consommation d'alcool par la femme enceinte. L'information des femmes enceintes est ici primordiale. Dans ce but, le nouveau carnet de maternité, utilisé déjà par plusieurs départements, et qui sera généralisé dans les prochains mois, rappelle à deux reprises la nocivité de l'alcool pour la mère et l'enfant, et suggère sa suppression pour créer un environnement favorable à la naissance. Par ailleurs, dans le cadre d'une information plus générale des médecins généralistes sur les problèmes de prise en charge des malades de l'alcool, le ministère chargé de la santé prépare actuellement une brochure où la question particulière de l'alcool et des femmes enceintes sera traitée. La prévention de l'alcoolisation des femmes enceintes et de ses conséquences sur l'enfant à naître passe également par une action plus générale de lutte contre l'alcoolisme et par une diminution globale de la consommation d'alcool, cela plus particulièrement encore chez les jeunes femmes.

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