Question de M. COLLETTE Henri (Pas-de-Calais - RPR) publiée le 06/09/1990

M. Henri Collette appelle l'attention de M. le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'équipement, du logement, des transports et de la mer, chargé des transports routiers et fluviaux, sur la situation de la plupart des canaux du Pas-de-Calais et particulièrement sur celle du canal de Guines qui s'étend du pont de Coulogne à Guines. Celui-ci est très apprécié, notamment par les touristes se déplaçant sur la départementale 127 qui longe ce canal. De surcroît, avec l'avènement du tunnel sous la Manche le nombre de visiteurs et notamment de touristes ne cesse de se développer. Or ce canal, faute d'entretien efficace, voit se développer une fleur aquatique le rendant de plus en plus impraticable, tant pour les déplacements que pour les touristes et notamment pour les pêcheurs. Compte tenu que l'entretien d'un tel canal ne peut se faire, si l'on veut en protéger l'environnement que par un bateau-ramasseur, il lui demande la nature des initiatives qu'il envisage de prendre pour que des crédits spécifiques soient accordés pour l'achat de ce matériel d'entretien qui serait particulièrement apprécié par les municipalités riveraines qui ne disposent évidemment pas des moyens nécessaires pour faire face à cette situation particulièrement regrettable pour l'image touristique de la région.

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Erratum : JO du 13/09/1990 p.2010


Réponse du ministère : Transports publiée le 03/01/1991

Réponse. - L'eutrophisation des cours d'eau de la région Nord - Pas-de-Calais a été étudiée en 1989 par un groupe de travail animé par le service des voies navigables du Nord - Pas-de-Calais. Sa conséquence la plus gênante est la prolifération des lentilles vertes. Face à une telle situation aggravée par les conditions hydrologiques de 1989, il y a lieu de rechercher, avant toute chose, à réduire les apports de lentilles vertes provenant de la région audomaroise et des wateringues qui se déversent dans les canaux de navigation. En ce qui concerne la réduction des nuisances, tous les moyens disponibles ont été mis en oeuvre pour limiter en 1989 les effets de la sécheresse, mais devant l'ampleur du phénomène, il a pu apparaître dans certains endroits d'un réseau de 750 kilomètres de canaux quelques lacunes traduisant peut-être un manque de moyens spécifiques, qui, faut-il le préciser, s'avèrent toujours en deçà des souhaits légitimes des élus et de la population. Cette situation ne devrait toutefois pas occulter les efforts réalisés par la direction régionale de la navigation du Nord - Pas-de-Calais au cours de ces dernières années pour étudier le phénomène, pour tester les matériels existants et surtout pour convaincre les collectivités locales de l'importance à résorber ces nuisances. En septembre 1989, une opération de ramassage sur le canal d'Ardres, avec un bateau faucardeur de la Société européenne de dragage, a été réalisée. En collaboration avec la fédération départemenatale des associations agréées de pêche et de pisciculture du Pas-de-Calais, une opération de ramassage des produits faucardés sur le canal de Guines a eu lieu en 1987. En 1989, constatant que les conditions climatiques accéléraient le développement des végétaux sur le canal de Guines, deux campagnes de ramassage ont dû être effectuées mettant en oeuvre des matériels différents : le 4 août : un ponton et une grue équipée d'un panier faucardeur ; le 21 août : un ponton équipé en tête d'un dégrilleur automatique. Le dernier essai a été réalisé avec un matériel répondant à une mesure d'urgence, mais pas réellement adapté au problème. Aussi, en 1990, la direction régionale des voies navigables a acquis un bateau-faucardeur, ramasseur de lentilles cofinancé par l'agence de l'eau Artois-Picardie. En tout état de cause, la dotation budgétaire qui permet aux services de la navigation d'effectuer ce genre d'acquisition tient compte du nombre de voies et d'ouvrages à entretenir.

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