Question de M. de VILLEPIN Xavier (Français établis hors de France - UC) publiée le 02/08/1990

M. Xavier de Villepin attire l'attention de M. le Premier ministre sur les relations franco-japonaises et lui demande de bien vouloir faire connaître les conclusions de sa récente visite à Tokyo. Il souhaiterait savoir si le Japon offre des perspectives de grands contrats pour l'industrie française et particulièrement dans l'aéronautique et si la France peut s'attendre à des investissements importants en provenance de ce pays. Enfin, il lui demande s'il est envisageable d'établir une coopération entre les deux pays pour aider l'Afrique.

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Réponse du ministère : Premier ministre publiée le 13/12/1990

Réponse. - La visite du Premier ministre au Japon, du 19 au 22 juillet, qui constituait le premier déplacement officiel d'un chef de gouvernement français dans ce pays en quatorze ans, a eu pour objectif, d'une part, de donner une nouvelle impulsion au dialogue politique entre nos deux pays, d'autre part, d'appeler les responsables japonais à contribuer à poser les bases de relations bilatérales plus harmonieuses et plus équilibrées. Afin de rechercher les moyens d'intensifier le dialogue aux niveaux politique, administratif et interentreprises, il a notamment été décidé de créer un comité franco-japonais chargé de remettre un rapport sur l'état des relations bilatérales et sur les moyens de les améliorer. La composition de ce comité devrait bientôt être fixée et celui-ci pourrait commencer ses travaux dès le début de l'année prochaine. Par ailleurs, dans le domaine de la coopération scientifique et technique, il a été convenu de refondre l'accord de 1974 pour l'adapter aux réalités d'aujourd'hui et en faire un instrument efficace de promotion de la collaboration entre les deux pays dans le domaine technologique en associant notamment davantage les laboratoires de recherche du secteur privé. Les négociations pour la mise à jour de l'accord ont été engagées et pourraient aboutir au début de l'année prochaine. En ce qui concerne les échanges commerciaux, le Premier ministre a déploré que, dans de nombreux secteurs, en raison notamment des normes techniques, le marché japonais reste fermé de facto à la concurrence étrangère. Il reste que les entreprises françaises sont présentes et actives au Japon, particulièrement, comme le relève l'honorable parlementaire, dans le secteur aéronautique, mais aussi dans ceux des travaux publics, du nucléaire civil, de la santé, etc. Leurs efforts, en dépit d'une concurrence intense (notamment américaine), ont permis le redressement de notre taux de couverture des échanges avec le Japon. Toutefois, avec un déficit de 29 milliardss de francs, le Japon reste le deuxième déficit bilatéral de la France après la R.F.A., pays avec lequel cependant notre taux de couverture est bien meilleur qu'avec le Japon (75 p. 100 contre 40 p. 100). S'agissant des investissements japonais en France, le Premier ministre a souligné le caractère très ouvert de la politique française dans ce domaine. Il faut rappeler que, pour les investissements productifs japonais, la France occupe la deuxième place en Europe, derrière la Grande-Bretagne et que les investissements japonais en France sont environ dix fois plus importants que les investissements français au Japon. En ce qui concerne l'aide au développement, le Japon a, au cours des dernières années, accru considérablement ses contributions au tiers monde, et est notamment devenu, en 1989 le deuxième contributeur de l'Afrique subsaharienne. Il est à l'évidence souhaitable que les deux principaux donateurs de ce continent coordonnent les actions qu'il mène en faveur de son développement. Quelques actions conjointes franco-japonaises ont d'ailleurs déjà été engagées, notamment au Sénégal et aux Comores. Cette collaboration doit être développée, en particulier, dans le domaine de l'aide hors projet. La visite au Japon du ministre de la coopération et du développement, du 13 au 16 octobre, a permis de jeter les bases de cette coopération pour laquelle les pays du Sahel et Madagascar ont été retenus comme zones prioritaires. Enfin, dans une perspective à long terme, le Gouvernement a décidé de renforcer l'enseignement du japonais en France et de favoriser le développement des échanges de jeunes. ; France et de favoriser le développement des échanges de jeunes.

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