Question de M. VIDAL Marcel (Hérault - SOC) publiée le 05/07/1990

M. Marcel Vidal attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre, chargé de l'environnement et de la prévention des risques technologiques et naturels majeurs, sur le problème de l'ensablement des étangs du littoral héraultais. L'absence d'entretien des étangs, faute de moyens techniques et financiers des collectivités locales, et la sécheresse qui frappe depuis plusieurs mois le département de l'Hérault menacent gravement la faune et la flore des étangs héraultais. A ce jour, le niveau d'eau de certains étangs est particulièrement bas du fait de l'ensablement et de l'absence de pluies. Devant ce constat inquiétant pour l'environnement et le patrimoine naturel du littoral, il l'interroge sur les mesures qui pourraient être adoptées pour enrayer la dégradation des étangs du littoral héraultais.

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Réponse du ministère : Environnement publiée le 17/01/1991

Réponse. - Les étangs littoraux héraultais occupent une position particulière entre leur bassin versant et la mer. Leur colmatage et leur ensablement s'avèrent comparables à celui d'un bassin de décantation selon un processus tout à fait naturel et dont la vitesse dépend de nombreux facteurs. Une faible densité de végétation sur les versants côtiers facilite l'érosion des terres, un faible renouvellement d'eau dans l'étang favorise la sédimentation des matériaux d'origine marine (sable et débris coquilliers) et continentale et des matières organiques produites sur place. Cette production de matières organiques peut considérablement augmenter sous l'influence des apports du bassin versant, riches en azote (agriculture principalement) ou en phosphore (rejets domestiques). Les conditions climatiques de ces dernières années, absence de pluies et particulièrement celles de printemps (non-évacuation des matières organiques et minérales), peu ou pas de vent (faible renouvellement des eaux, absence de courants) et fortes températures (crise dystrophique ou malaïgue), ont amplifié certains déséquilibres et ont pu se traduire par des mortalités importantes de poissons et de la faune benthique, et des modifications de la flore. Plusieurs mesures sont susceptibles de contribuer à enrayer la dégradation des étangs du littoral héraultais. Chaque lagune étant un écosystème particulier, ces mesures sont naturellement à adapter et à analyser au cas par cas : favoriser les échanges avec la mer par un entretien régulier des graus (désensablement ou désenvasement), étant précisé que toute ouverture nouvelle inconsidérée pourrait aboutir au contraire des objectifs souhaités (maintien du patrimoine faune-flore) ; restaurer les cordons dunaires par fixation des sables au moyen de techniques légères (mise en place de ganivelles et revégétalisation) ; maintenir une couverture végétale suffisante sur les bassins versants pour limiter leur érosion (reboisement - pratiques culturales) ; raisonner l'emploi des engrais azotés dans l'agriculture ; développer une politique d'assainissement des rejets domestiques axée sur une réduction du taux de phosphore. Les études et recherches menées actuellement par l'agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse, d'une part, l'Etat et la région, dans le cadre du contrat de plan, d'autre part, pourraient très prochainement fournir des outils d'aide à la décision. Le contrat pour l'étang de Thau qui vient d'être signé constitue, pour ce secteur particulier, un programme d'aménagement global qui contribuera à la réalisation des objectifs recherchés.

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