Question de M. VÉZINHET André (Hérault - SOC) publiée le 28/06/1990

M. André Vezinhet attire l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre de l'économie, des finances et du budget, sur les protestations des artisans et responsables des petites entreprises du bâtiment à l'encontre de l'instauration de la taxe de 0,4 p. 100 sur le chiffre d'affaires, ce nouveau mode de financement du fonds de compensation de l'assurance construction soumettant les entreprises du bâtiment, quelles que soient leur taille et leur activité dans la construction, à la même contribution. Il souligne le mécontentement des artisans du bâtiment qui estiment que, faisant environ 50 p. 100 du chiffre d'affaires de l'activité du bâtiment, ils paient pratiquement la moitié de la résorption du déficit du fonds, que les sinistres dont ils sont à l'origine ne représentant que le quart de la totalité des sinistres, ils paient le double de ce qu'ils devraient payer. En conséquence, il lui demande de bien vouloir lui indiquer si une concertation est en cours entre ses services et les organisations professionnelles et s'il est envisagé, et dans quelle mesure, de modifier cette disposition en vue d'aboutir à une répartition des charges jugée plus équitable par les professionnels concernés.

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Réponse du ministère : Économie publiée le 23/08/1990

Réponse. - L'article 42 de la loi de finances rectificative pour 1989 et la loi de finances pour 1990 ont établi un dispositif cohérent visant à permettre au fonds de compensation des risques de l'assurance construction de faire face durablement aux charges qui lui incombent. L'économie générale de ces mesures est de partager de manière équilibrée l'effort contributif entre l'Etat, le secteur du bâtiment et le secteur des assurances. L'institution, au bénéfice du fonds, d'une contribution additionnelle de 0,4 p. 100 assise sur le chiffre d'affaires correspondant à l'exécution de travaux ou de prestations de bâtiment pour lesquels une assurance de responsabilité décennale a été souscrite à titre obligatoire ou à titre facultatif, est un élément essentiel de cet ensemble de mesures de redressement. La mesure prolonge celle votée en 1983 qui avait institué une contribution au fonds de compensation des risques de l'assurance construction de 8,5 p. 100 pour les artisanset de 25,5 p. 100 pour les grandes entreprises. De 1983 à 1989, les artisans ont participé, à hauteur de 6 p. 100, aux recettes du fonds alors qu'ils sont à l'origine, en 1989, de 25 p. 100 des sinistres et qu'ils représentent 43 p. 100 du chiffre d'affaires du bâtiment. Dans ce contexte, il est légitime que le principe de solidarité, clairement affirmé lors de la mise en place des mesures précitées, se manifeste au sein même du secteur du bâtiment et que, de ce fait, la contribution additionnelle sur le chiffre d'affaires des professionnels de ce secteur s'impose, selon les mêmes modalités, à toutes les personnes ayant souscrit un contrat de responsabilité décennale.

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