Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 21/06/1990

M. Emmanuel Hamel appelle l'attention de M. le ministre de la coopération et du développement sur le projet japonais de réalisation d'un plan trentenaire de combat contre la désertification et pour la relance de la production agricole dans le Sahel occidental, évalué à plus de dix milliards de dollars. Il lui demande : 1°) pourquoi ce n'est pas la France qui est à l'origine de ce projet dont l'ampleur est telle que le Japon envisage de faire appel pour son financement et sa réalisation le long du Niger à la coopération d'autres Etats dont le nôtre. 2°) quelle va être la réponse de la France à la proposition du Japon de coopérer à ce projet dont l'objectif est de satisfaire aux besoins en nourriture de quarante millions d'Africains.

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Réponse du ministère : Coopération publiée le 09/08/1990

Réponse. - Les objectifs humanitaires, " nourrir 40 millions d'Africains " se traduiront semble-t-il essentiellement en une opération de nature commerciale, dont la faisabilité technique n'a pas été véritablement établie, et initiée par des entreprises de travaux publics japonaises qui souhaitent mobiliser l'aide publique de leur pays. Ce projet consisterait à irriguer au Niger et au Mali une bande de plusieurs milliers d'hectares grâce à la réalisation d'une dizaine de barrages enterrés pour constituer des réservoirs souterrains. Pour l'heure, il semble qu'aucune décision gouvernementale n'ait été arrêtée et l'aide japonaise, s'interrogeant sur la viabilité du projet, a approché le ministère de la coopération et du développement pour connaître son avis. La conception d'un tel projet ne paraît pas, pour l'instant, s'inscrire dans la démarche désormais suivie par les bailleurs de fonds qui s'efforcent de promouvoir des projets non seulement adaptés aux besoins des populations, mais qui intègrent dans l'analyse et la mise en oeuvre les problèmes de gestion de la ressource en eau, des coûts de la maintenance, de commercialisation des productions. En revanche, la préoccupation du projet japonais de combattre la désertification est commune à celle de l'observatoire du Sahara et du Sahel, que la France a proposé l'an dernier au sommet des Sept, qui a donné lieu le mois dernier à un colloque de lancement réunissant l'ensemble des partenaires intéressés, du Nord comme du Sud, et les institutions multilatérales. Dès lors que l'aide japonaise serait prête à consacrer, sous forme de dons, des financements à la lutte contre la désertification du Sahel, un rapprochement des intentions devrait être posssible et souhaitable, dans le cadre de l'Observatoire du Sahara et du Sahel, dont l'objet même est d'articuler les recherches et les études au service du développement, ce qui, à l'évidence, est un préalable indispensable.

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