Question de M. PERCHERON Daniel (Pas-de-Calais - SOC) publiée le 14/06/1990

M. Daniel Percheron attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre, chargé de l'action humanitaire, sur le récent rapport de l'O.N.U. relatif au développement de la pauvreté. En effet, si les conditions de vie s'améliorent dans de nombreux pays du tiers-monde, tel n'est pas le cas de l'Afrique. Selon un rapport publié par l'O.N.U., plus de la moitié des Africains vivent en dessous du seuil de pauvreté absolue et cette situation tend à s'aggraver. Ainsi, avec la plus faible espérance de vie et les taux de mortalité infantile et d'illétrisme les plus élevés des régions en voie de développement, l'Afrique arrive en tête du recensement de la pauvreté planétaire. Dans les années 80, le revenu par tête d'habitant a reculé, en moyenne, d'un quart sur l'ensemble du continent et la pauvreté s'y concentre de plus en plus, précise le rapport. Il lui demande de bien vouloir lui indiquer ses intentions sur ce difficile problème.

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Réponse du ministère : Action humanitaire publiée le 13/09/1990

Réponse. - Le rapport auquel se refère l'honorable parlementaire met l'accent sur une situation dont la France, partenaire privilégiée de l'Afrique, s'est toujours préoccupée. L'Afrique souffre en effet d'un sous-développement chronique dû essentiellement à de profonds déséquilibres structurels. Au cours de la dernière décennie, des facteurs conjoncturels l'ont aggravé : fluctuation des prix des hydrocarbures, récession et contraction des échanges, chute des cours de matières premières, évolution de la parité du dollar entraînant des pertes de change... A tout cela s'ajoutent dans les cas les plus extrêmes, les effets de la guerre civile et des catastrophes naturelles. Depuis l'époque des indépendances en Afrique, la France n'a cessé de coopérer activement avec ce continent et elle entend poursuivre et intensifier son effort. Elle n'a cessé de participer activement aux travaux des organisations internationales qui, sous l'égide des Nations-Unies, viennent en aide au tiers-monde. Elle plaide la cause de l'Afrique au sein des organisations et des négociations multilatérales : tel a été le cas en particulier des négociations de la convention de Lomé IV. Elle s'est résolument engagée à Toronto d'abord, puis à Dakar, à La Baule et, récemment, à Houston dans une dynamique visant à réduire la charge de la dette et à abolir celle-ci pour les pays les plus pauvres, par des mesures bilatérales, bien sûr, mais aussi en s'efforçant de convaincre ses partenaires des pays industrialisés d'harmoniser leurs politiques en matière de créances. Mais l'aide que la communauté internationale apporte à l'Afrique est de toute évidence insuffisante et mal dirigée puisque le mal persiste et s'aggrave. Les perspectives sont loin d'être satisfaisantes : crise budgétaire des grandes institutions multilatérales d'aide au tiers-monde, tarissement des flux de capitaux privés, repli de l'aide publique provenant de certains Etats, effets persistants de l'effon drement des cours des matières premières. La France, consciente de l'enjeu pour l'Afrique, ne cessera de lui apporter son aide et d'agir pour que son exemple soit suivi. Dans cette situation d'urgence chronique, le département ministériel que je dirige s'emploie dans la mesure de ses moyens à apporter aide et secours aux victimes des catastrophes naturelles ou des conflits politiques. Il continuera à agir en ce sens en entraînant du Libéria à l'Afrique du Sud, de l'Ethiopie au Soudan, nos partenaires européens.

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