Question de M. ROUX Olivier (Français établis hors de France - UC) publiée le 07/06/1990

M. Olivier Roux attire l'attention de M. le ministre de la coopération et du développement sur la crise politique et économique que traversent plusieurs Etats africains francophones, et plus particulièrement la Côte-d'Ivoire, le Gabon et le Cameroun. Face à l'aggravation de la situation dans ces pays, marquée par une multiplication des manifestations, grèves et émeutes, il lui demande de bien vouloir lui définir précisément le rôle que le Gouvernement français entend jouer dans cette partie du monde.

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Réponse du ministère : Coopération publiée le 02/08/1990

Réponse. - La crise que traversent plusieurs Etats francophones d'Afrique a des causes à la fois externes et internes. En Afrique, le poids des contraintes externes reste très important, qu'il s'agisse de la détérioration marquée des termes de l'échange due à l'effondrement du prix des matières premières, du mauvais fonctionnement des accords de produits sur lesquels beaucoup d'espoirs avaient été fondés, ou du poids de la dette qui paralyse les efforts de développement. A cela s'ajoutent des facteurs internes, comme l'existence de marchés trop petits et de solidarités régionales insuffisantes, des systèmes bancaires et financiers souvent en faillite, des administrations déficientes, des politiques sociales inadaptées. Face à cette situation, les pays francophones concernés se sont engagés dans de courageuses politiques de redressement économique, dites d'ajustement structurel, avec l'appui de la France et de l'ensemble de la communauté financière internationale. Dans cette phase difficile et délicate, la France entend poursuivre sa coopération et l'adapter. Ces Etats sont en effet pour nous des partenaires de premier plan. Ils comptent un nombre élevé de nos ressortissants et nous sont proches par tous les liens que l'histoire et la culture ont tissés. Nos concours financiers, nos projets de développement sectoriels, notre assistance technique continueront de s'adapter, pour prendre en compte leurs évolutions, en particulier pour appuyer leurs efforts de modernisation des secteurs administratifs et parapublics, et du secteur productif, afin, notamment, de rendre leur gestion mieux contrôlée. Le Gouvernement soutiendra particulièrement les mesures qui permettent de mieux asseoir un Etat de droit, souhaité par tous les Africains, et qui conforteront les évolutions démocratiques engagées. A cette fin, l'appui déterminé du Gouvernement en faveur de l'action des organisations non gouvernementales et des collectivités territoriales sera renforcé. Dans le même temps, le Gouvernement ne cessera de plaider la cause de l'Afrique, dans les enceintes internationales et auprès de nos partenaires développés, afin que les intérêts de ce continent soient mieux pris en compte.

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