Question de M. BOEUF Marc (Gironde - SOC) publiée le 31/05/1990

M. Marc Boeuf attire l'attention de M. le ministre du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle sur le taux important de chômage des travailleurs immigrés et en particulier chez les femmes. Il lui demande s'il est possible de lui fournir le nombre de femmes immigrées sans travail en France et le pourcentage que ce nombre représente par rapport au nombre total de sans emploi.

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Réponse du ministère : Travail publiée le 30/01/1992

Réponse. - A la fin du premier trimestre de 1990, le nombre de femmes étrangères à la recherche d'un emploi et inscrites à l'A.N.P.E. s'élevait à 117 642. Ce nombre représente : 1° 36,2 p. 100 de l'ensemble des étrangers demandeurs d'emploi ; 2° 8,7 p. 100 de l'ensemble des femmes (françaises et étrangères) à la recherche d'un emploi ; 3° 4,7 p. 100 du total des demandeurs d'emploi (français et étrangers) des deux sexes. Par rapport à la situation observée à la même date au cours des deux années précédentes, on note qu'entre 1988 et 1989 le nombre total des demandeurs d'emploi s'est stabilisé (à hauteur de 2,55 millions), puis qu'il a baissé de 1,1 p. 100 entre 1989 et 1990. En revanche, le nombre total de femmes à la recherche d'un emploi a continué à progresser, selon un rythme plus accentué pour celles qui possèdent une nationalité étrangère ; les taux de variation sont les suivants : a) ensemble des femmes (françaises et étrangères) inscrites à l'A.N.P.E. : + 3,4 p. 100 de 1988 à 1989, puis + 1,1 p. 100 de 1989 à 1990 ; b) femmes étrangères uniquement : respectivement + 9,6 p. 100 et 8,9 p. 100. Plusieurs facteurs sont susceptibles d'expliquer cette féminisation du chômage étranger : pour toutes les nationalités, une propension toujours plus forte des femmes et des jeunes filles étrangères à occuper un emploi sur le modèle qu'offre la société française ; pour certaines, l'entrée sur le territoire national soit par la voie du regroupement familial (dans le cas des Marocaines par exemple), soit au titre de la demande d'asile (notamment pour les ressortissants de certains pays d'Afrique subsaharienne). Il faut noter dans ce dernier cas que depuis le 1er octobre les demandeurs d'asile ne peuvent plus être recensés parmi les demandeurs d'emploi, car ils n'ont plus accès au marché du travail.

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