Question de M. de MONTALEMBERT Geoffroy (Seine-Maritime - RPR) publiée le 29/03/1990

M. Geoffroy de Montalembert attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la forêt sur l'urgence de la suppression de la taxe de coresponsabilité laitière imposée aux producteurs laitiers. Depuis le début 1989, les producteurs de laits français ont engagé des démarches pour obtenir la suppression de cette taxe sans doute justifiée pour financer la promotion des produits laitiers tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de la C.E.E., dans une situation de surproduction mais qui, actuellement, n'a plus de raison d'être avec les résultats obtenus par la politique des quotas laitiers. Bien que la C.E.E. ait décidé de réduire le montant de cette taxe, il lui demande de prendre les dispositions nécessaires pour que soit appliquée la suppression complète de la taxe de coresponsabilité, conformément au voeu formulé le 5 mai 1989 par le conseil des ministres de l'agriculture de la C.E.E. et tant attendue par de très nombreux producteurs laitiers.

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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 05/07/1990

Réponse. - Au cours des discussions sur la fixation des prix agricoles pour la campagne 1989-1990, le ministre de l'agriculture et de la forêt s'était fait, auprès des instances communautaires, l'écho des professionnels qui souhaitent la suppression totale de la taxe de coresponsabilité. Les résultats obtenus ont été tout à fait significatifs : la taxe de coresponsabilité a déjà été abolie en zone défavorisée ; son montant est réduit d'un demi point en zone de plaine : elle est désormais de 1 p. 100 du prix indicatif du lait (2,11 centimes par kilogramme) pour les producteurs livrant moins de 60 000 kilogrammes et de 1,5 p. 100 (3,17 centimes par kilogramme) pour les autres. En France, la taxe de coresponsabilité avait rapporté 800 millions de francs en 1988 ; les exonérations et la baisse des taux décidées à Bruxelles ont entraîné une réduction de 300 millions de francs par an. Le Conseil et la Commission des communautés européennes étaient tombés d'accord pour considérer cette baisse comme la première étape d'un programme de démantèlement total ; la commission s'était engagée à faire à l'occasion de la fixation des prix agricoles 1990-1991, des propositions en ce sens. Considérant que la commission n'a pas tenu ses engagements dans ses propositions du paquet-prix 1990-1991, qui a été adopté au cours du Conseil des communautés européennes, réuni les 23 et 24 avril dernier. Le ministre de l'agriculture et de la forêt s'est, au nom du gouvernement français, vivement élevé contre l'absence de nouveau démantèlement de la taxe de coresponsabilité à la charge des producteurs de lait. Devant l'impossibilité de faire prévaloir son point de vue sur cette question et afin de souligner toute l'importance qu'il attache au règlement rapide de ce dossier, il s'est abstenu lors du vote sur le compromis final, adopté par le conseil.

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