Question de M. TAITTINGER Pierre-Christian (Paris - U.R.E.I.) publiée le 22/03/1990

M. Pierre-Christian Taittinger demande à M. le ministre d'Etat, ministre de l'économie, des finances et du budget, si la défense du franc par des moyens monétaires ne doit pas entraîner de la part du Gouvernement une double exigence de sagesse dans le domaine de la réduction du déficit budgétaire, et dans celui de la politique salariale. En 1989, le taux de croissance du P.N.B. a été de 3,8 p. 100, celui des salaires de 4,4 p. 100. Le franc peut être fort, malgré la politique monétaire allemande, si sont respectées des règles économiques strictes.

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Réponse du ministère : Économie publiée le 07/06/1990

Réponse. - Depuis trois ans, l'économie française bénéficie d'une croissance soutenue sans résurgence de tensions particulières. Ainsi, le total a progressé en volume de 3,7 p. 100 en 1988 et à nouveau en 1989 ; au cours de ces deux années, le taux de croissance de l'économie a été supérieur au taux d'inflation, pour la première fois depuis 1970 ; le déficit des transactions courantes s'est stabilisé à 0,4 p. 100 du P.I.B. Les perspectives de croissance pour 1990 restent bonnes : le total devrait croître de 3,2 p. 100, la hausse des prix à la consommation reviendrait en fin d'année à 2,5 p. 100. La politique du Gouvernement privilégie la consolidation des résultats acquis et l'amélioration structurelle de la compétitivité globale de l'économie française en s'appuyant sur trois instruments complémentaires : la politique des revenus recherche une progression équitable de ceux-ci et compatible avec la consolidation des résultats des entreprises afin d'assurer un développement durable de l'emploi ; la politique monétaire est guidée par deux objectifs majeurs : la maîtrise des anticipations inflationnistes des agents privés et la stabilisation du franc au sein du S.M.E. ; la politique budgétaire concilie une réduction significative du déficit, accroissement des crédits dans les secteurs prioritaires et une modification de la fiscalité allant dans le sens d'une plus grande efficacité économique et d'une meilleure justice sociale. Le déficit budgétaire a été ramené à 100 milliards en 1989 (1,6 p. 100 du P.I.B.) et 90 milliards en 1990. Il sera de nouveau réduit d'au moins 10 milliards en 1991. S'agissant plus particulièrement des hausses de salaires en 1989, la hausse du salaire moyen de 4,3 p. 100 s'est accompagnée : d'une consolidation de la situation financière des entreprises ; d'une augmentation des coûts salariaux unitaires très modérée (2,3 p. 100 hors agriculture) et sensiblement inférieure à la moyenne des principaux pays industrialisés (estimée par l'O.C.D.E. à 3,7 p. 100), préservant la compétitivité-prix de l'économie ; d'une augmentation du pouvoir d'achat du revenu disponible brut des ménages de 3,3, p. 100 après 4,1 p. 100 en 1988 ; cette progression, bien que substantielle, est restée inférieure à la croissance du P.I.B. et n'a pas exercé de pression excessive sur notre commerce extérieur.

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