Question de M. TAITTINGER Pierre-Christian (Paris - U.R.E.I.) publiée le 22/02/1990

M. Pierre-Christian Taittinger demande à M. le secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre, chargé de l'environnement et de la prévention des risques technologiques et naturels majeurs, si, au moment où la nature révèle sa capacité de violence et de destruction, il ne lui apparaît pas dangereux, pour répondre aux discours de certains, de renoncer au projet de barrages sur la Loire, qui n'avaient pour objet que d'écarter les crues d'hiver, de dompter le fleuve et, surtout, de pouvoir fournir de l'eau aux agriculteurs.

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Réponse du ministère : Environnement publiée le 05/07/1990

Réponse. - Lors du conseil des ministres du 7 février 1990 ont été arrêtés les principes de l'aménagement futur de la Loire. S'appuyant sur les études complémentaires réalisées en 1989, l'Etat proposera à l'E.P.A.L.A. les conclusions d'une Charte qui s'articulera autour des trois priorités suivantes : protéger les populations contre les fortes crues. A cette fin, un ouvrage sera construit au Veurdre dans le but unique d'écrêter les crues exceptionnelles. En ce qui concerne la vallée de la Haute-Loire, le projet de barrage de Serre de la Fare sera réexaminé ; dans le même temps, l'Etat étudie deux solutions alternatives : soit édifier un barrage sec purement écrêteur de crues, soit créer un système d'endiguement, notamment dans l'agglomération de Privas-Chasensac. L'Etat n'arrêtera sa position qu'après information et consultation des populations et des autorités locales. L'Etat établira un atlas des zones inondables et veillera à la protection de ces zones, en contrôlant que les moyens juridiques, tels que les plans d'exposition aux risques et les plans de surface submersibles, sont réellement mis en oeuvre. Garantir l'approvisionnement en eau, tant pour les besoins des individus que pour ceux des agriculteurs et des industriels. Cet objectif sera concrétisé par la réalisation d'un dispositif d'approvisionnement complémentaire de la retenue de Naussac, ainsi que par la modification de la gestion du barrage hydroélectrique de Rochebut. De même, seront poursuivies en 1990 les études visant à une évaluation précise des besoins en eau de toute nature daas la vallée du Cher. Préserver et mettre en valeur le patrimoine naturel. La gestion de l'espace doit être conduite de façon coordonnée avec celle du fleuve ; un programme de protection et de mise en valeur des milieux naturels, qui constitue l'indispensable complément aux projets d'aménagement hydraulique, devra être réalisé avec tous les partenaires concernés dans le même délai. Le Gouvernement n'a pas renoncé à tout projet de barrage sur la Loire, mais il souhaite laisser le temps à la réflexion et à l'étude de projets alternatifs, de façon que les décisions qui seront prises concilient à la fois la lutte contre les crues exceptionnelles et les étiages sévères, mais aussi la protection d'un patrimoine naturel exceptionnel.

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