Question de M. TAITTINGER Pierre-Christian (Paris - U.R.E.I.) publiée le 08/02/1990

M. Pierre-Christian Taittinger demande à M. le ministre de l'industrie et de l'aménagement du territoire comment il analyse la progression du déficit industriel constatée en 1989.

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Réponse du ministère : Industrie publiée le 24/05/1990

Réponse. - L'évolution défavorable de notre solde industriel s'inscrit dans une période de redressement sensible de l'activité industrielle et du résultat des entreprises. Elle ne traduit donc pas une perte de compétitivité de notre industrie. Celle-ci, malgré une forte concurrence internationale a rétabli ses marges et poursuit depuis trois ans un effort d'investissement important qui progresse en moyenne de plus de 10 p. 100 par an. Le recul de nos parts de marché est enrayé ; les derniers résultats montrent une même tendance au rétablissement de nos positions sur les marchés extérieurs. Enfin l'emploi industriel est orienté positivement. L'examen du résultat de notre commerce extérieur montre que plusieurs faits concourent à créer un déficit commercial durable même s'il reste modéré. L'insuffisance de la place de notre industrie dans l'économie. Alors que celle-ci représentait 23 p. 100 du P.I.B. en 1980, elle atteint aujourd'hui à peine 20 p. 100. C'est uneproportion que l'on retrouve dans d'autres pays industrialisés soumis à de graves déficits commerciaux. Le déficit de croissance et d'investissement que nous avons connu pendant la période d'adaptation de notre industrie au nouvel environnement économique mondial. Bien des secteurs connaissent actuellement des limites de capacités qui nécessitent encore plusieurs années d'investissement soutenu pour être résorbés. L'hétérogénéité au sein de chaque secteur industriel. Malgré les bons résultats engrangés par les entreprises, certaines conservent des handicaps notamment dans des secteurs en difficulté. Des actions ciblées restent indispensables pour les aider à les surmonter que ce soit en terme d'organisation, de formation et de technologie. La concentration de nos exportations. Près de la moitié d'entre elles sont le fait de 250 entreprises. Davantage de P.M.I devraient s'ouvrir aux marchés internationaux. Ces quatre éléments tracent la voie d'un redressement de notre solde commercial. Celui-ci passe d'abord par la poursuite de l'investissement des entreprises notamment de la part des P.M.I. La reprise d'investissements lourds dans les secteurs de biens intermédiaires (exemple : papier, aluminium, verre, pétrochimie) devrait améliorer de façon significative notre balance dans ces secteurs. Mais nous ne serons en mesure d'améliorer durablement nos positions seulement si nos entreprises accroissent aussi leur effort d'innovation. C'est en effet par des produits différents de ceux de nos concurrents que nous nous imposerons sur les marchés les plus dynamiques. La politique de croissance favorable à l'investissement ainsi que l'accroissement des crédits d'aide à la recherche industrielle, les dispositions prises dans le cadre de la Charte nationale de l'exportation, traduisent la volonté du Gouvernement d'appuyer l'effort des entreprises afin d'améliorer nos positions commerciales à l'étranger.

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