Question de M. SOUFFRIN Paul (Moselle - C) publiée le 25/01/1990

M. Paul Souffrin expose à M. le ministre de l'industrie et de l'aménagement du territoire que la reprise de la demande énergétique et des cours mondiaux du charbon est patente. Pourtant Charbonnages de France poursuit sa politique d'abandon des activités extractives. 3 500 emplois seront supprimés en 1990 ; la production nationale tombera au-dessous de 13 millions de tonnes. Aux houillères du bassin de Lorraine, 750 suppressions d'emplois et une production réduite à 8,7 millions de tonnes. Il lui demande de bien vouloir lui indiquer si cet abandon est justifié, compte tenu de la croissance des besoins énergétiques nationaux et de l'augmentation des cours du charbon.

- page 138


Réponse du ministère : Industrie publiée le 26/04/1990

Réponse. - Les prix du charbon importé ont connu une nette augmentation entre la fin de 1987 et le début de 1989. Ils sont sensiblement stables depuis cette date. Le charbon importé arrive aujourd'hui dans les ports français à un prix qui est de l'ordre de 45 dollars/tonne pour le charbon vapeur et de 55 dollars/tonnes pour le charbon à coke (transport maritime compris) soit respectivement 254 francs/tonne et 310 francs/tonne sur la base des cours actuels du dollar. Même en tenant compte d'une possible hausse du cours du dollar et des prix internationaux du charbon importé, l'écart avec le prix de revient de la production nationale reste très important : le coût de revient moyen de la tonne de charbon français a été de 543 francs en 1989. Encore le coût de revient des sièges les plus déficitaires dont la fermture est programmée est-il très supérieur a cette valeur moyenne : 1 320 francs/tonne dans le Nord-Pas-de-Calais, 802 francs/tonne à Blanzy fond, 925 francs/tonne à La Mûre par exemple. Il n'y a donc pas d'autre voie possible que de poursuivre une politique de fermeture de exploitations les plus déficitaires et de mobilisation de tous les potentiels de progrès disponibles sur les autres exploitations pour en abaisser le coût de revient à un niveau compatible avec les prix du marché mondial. L'adaptation de la production charbonnière nationale a pour contrepartie un effort d'une particulière qualité pour la conversion des mineurs, et un engagement massif de l'Etat pour la réindustrialisation des bassins miniers.

- page 921

Page mise à jour le