Question de M. TAITTINGER Pierre-Christian (Paris - U.R.E.I.) publiée le 11/01/1990

M. Pierre-Christian Taittinger demande à Mme le secrétaire d'Etat auprès du ministre d'Etat, ministre de l'économie, des finances et du budget, chargé de la consommation, après les graves incidents qui se sont déroulés mettant en cause cette liberté fondamentale de l'information qui est assurée par le pluralisme de la presse écrite, s'il ne conviendrait pas d'étudier sereinement l'évolution d'un système, qui permet à une tendance syndicale de supprimer la distribution des journaux dans la capitale de notre pays. Dans le monde agité qui est le nôtre, laisser un monopole à un seul syndicat très politisé représente un danger réel pour la démocratie. L'histoire comparera les événements de l'Europe de l'Est où les peuples découvrent la liberté de la presse et le scandale que nous avons connu à Paris où pratiquement un seul journal se trouvait dans les kiosques. Les Nouvelles Messageries de la Presse Parisienne ont représenté à l'époque une forme nouvelle et intéressante de distribution. Aujourd'hui, leur réalité est dévoyée. Demain, elle peut devenir un instrument aux mains d'un totalitarisme. La commémoration du Bicentenaire nous impose une défense exigente de l'égalité devant le droit à l'information et le pluralisme de la pensée.

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Transmise au ministère : Culture


Réponse du ministère : Culture publiée le 05/04/1990

Réponse. - Le conflit qu'ont connu les Nouvelles Messageries de la Presse Parisienne en décembre 1989 est un effet de la modernisation de cette entreprise. La presse parisienne gère depuis plusieurs années la modernisation de ses imprimeries sans conflit majeur, grâce à un dialogue social permanent. Il est nécessaire d'adapter parallèlement l'organisation de la distribution, en intégrant les mutations industrielles et technologiques en cours dans les imprimeries et en modernisant l'outil de travail des N.M.P.P. Certains voudraient freiner une telle évolution. C'est la raison du conflit qui a empêché, durant une semaine, la distribution des quotidiens parisiens, pour le plus grand dommage de l'information des lecteurs et de l'équilibre économique des journaux. Le Gouvernement a fermement condamné les incidents qui se sont déroulés et qui ont porté une grave atteinte à la liberté de la presse. Le Gouvernement a également réaffirmé son attachement au système coopératif de distribution, qui garantit le maintien et le développement d'une presse libre, indépendante et pluraliste. En conséquence, toute atteinte portée à l'existence des N.M.P.P. ne pourrait se faire qu'au détriment des titres les plus faibles. C'est pourquoi le Gouvernement ne peut que se réjouir de la signature, par toutes les parties prenantes à la négociation, d'un protocole d'accord de modernisation, le 22 décembre 1989, dans le respect des principes définis par la loi du 2 avril 1947.

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