Question de M. ROUX Olivier (Français établis hors de France - UC) publiée le 12/11/1987

M.Olivier Roux attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur les incidences du coup d'Etat au Burkina Faso dans les relations diplomatiques et économiques entre ce pays et la France. Si l'ancien président, Thomas Sankara, s'était toujours refusé à accepter l'ingérence du Fonds monétaire international au Burkina Faso, ce qui avait eu pour conséquence de bloquer le prêt d'ajustement structurel de 24 milliards de francs C.F.A. consenti par le Trésor français, le nouveau régime envisage en revanche, dans un esprit pragmatique, de réviser cette attitude vis-à-vis du F.M.I. Cependant, le Parlement européen vient de recommander à la commission de Bruxelles de couper toutes les aides de la C.E.E. au Burkina Faso afin de sanctionner l'élimination brutale de Thomas Sankara ; ce conseil, s'il était suivi, ne manquerait pas d'aggraver les difficultés économiques du pays qui a vu sa dette extérieure tripler en quatre ans. Il lui demande donc de bien vouloir lui préciser la position de la France face à cette situation, notamment en ce qui concerne l'aide financière apportée au Burkina Faso.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 07/01/1988

Réponse. -Bien que le coup d'Etat survenu au Burkina Faso, le 15 octobre 1987, soit encore trop récent pour que l'on puisse apprécier exactement les orientations des nouveaux dirigeants, ceux-ci ont néanmoins affirmé à notre chargé d'affaires leur volonté " d'améliorer sur tous les plans les relations " de leur pays avec le nôtre. Le Gouvernement français est également désireux de contribuer efficacement au développement économique et social du Burkina Faso, l'un des pays les plus défavorisés d'Afrique, persuadé qu'un niveau convenable de prospérité lui permettra de sauvegarder sa paix intérieure. Je rappellerai, à ce sujet, à l'honorable parlementaire les déclarations faites à la presse dès le 16 octobre par le ministre de la coopération : " Il faut aider le Burkina Faso à sortir de l'état de choc dans lequel il se trouve ". C'est dans cet esprit que nous répondrions aux sollicitations nouvelles qui nous seraient adressées par les autorités burkinabé. Ce sont ces considérations qui déterminent déjà notre attitude au sujet de l'aide au Burkina Faso dans les instances compétentes de la Communauté economique européenne auprès desquelles nous appuyons les demandes burkinabé.

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